Jean-Philippe Bourée Infirmier et intervenant à l’Ifsi de l’hôpital Nord-Franche-Compté - L'Infirmière Magazine n° 392 du 01/04/2018 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 392 du 01/04/2018

 

RENCONTRE AVEC

CARRIÈRE

PARCOURS

Magali Clausener  

Infirmier depuis 1998 dans le secteur hospitalier public, Jean-Philippe Bourée intervient depuis huit ans à l’Ifsi de l’hôpital Nord-Franche-Comté, à Trévenans, dans le territoire de Belfort. « Je n’ai pas de spécialité mais j’ai travaillé dix-sept ans aux urgences et au Smur. J’ai donc une pratique de soins quasiment complète, car on fait et on voit énormément de choses dans ce service », explique l’infirmier.

→ Une activité « bien perçue ». C’est l’Ifsi qui l’a contacté pour qu’il intervienne auprès des étudiants sur les calculs de doses. Mais Jean-Philippe Bourée est depuis longtemps intéressé par la transmission de ses connaissances. Il est en effet référent dans son service pour l’encadrement des étudiants infirmiers. Son cadre de santé étant devenu cadre formateur à l’Ifsi, il est dé-sormais amené à intervenir dans une dizaine de domaines différents, notamment la transfusion sanguine et l’hémodialyse. Aujourd’hui, il passe deux jours complets à l’institut de formation. « J’y enseigne en dehors de mon temps de travail mais, mes cours étant prévus à l’avance, je peux anticiper et concilier mon activité avec le planning du service. Et ma chef de service est compréhensive car être formateur extérieur à l’Ifsi est bien perçu », précise-t-il.

Jean-Philippe Bourée est en charge de travaux dirigés (TD), notamment en deuxième et troisième années d’études. « Il y a les TD “purs” et les TD validants. Dans ces derniers, je travaille deux heures avec un groupe d’une douzaine d’étudiants sur la pratique. Ils ont des objectifs à atteindre et, à la fin du TD, je dois valider des items. Je fais aussi des cours théoriques magistraux dans le domaine de la transfusion sanguine », détaille-t-il.

→ Une grande capacité d’adaptation. « Il faut intéresser les étudiants et donc, avoir des capacités pédagogiques, d’écoute et de compréhension, mais aussi relationnelles pour faire passer les messages que l’on veut transmettre. J’essaie aussi de savoir si ces messages sont bien reçus et compris. En fait, il faut comprendre la logique de fonctionnement de la personne que l’on forme. C’est important. Il faut aussi être capable de s’adapter. Par exemple, lorsque l’on montre des gestes techniques, il faut prendre en compte le fait que l’étudiant est droitier ou gaucher. » Pour Jean-Philippe Bourée, faire appel aux professionnels de terrain permet d’optimiser la formation des étudiants infirmiers et de montrer différentes pratiques, comme l’utilisation de pousse-seringues électriques. « Il y a les standards et la réalité. On donne des astuces aux futurs infirmiers pour qu’ils puissent travailler correctement. C’est aussi cet aspect qui est intéressant », commente-t-il.

→ Des connaissances toujours d’actualité. Cette activité de formation nécessite de la préparation. Ce qui représente quelques soirées de travail, mais permet aussi d’actualiser ses propres connaissances. « Je dois me tenir à jour sur les protocoles et les pratiques qui évoluent. Ce qui a aussi un impact sur mes propres pratiques et me conduit parfois à les changer et à les améliorer, voire à optimiser des méthodes de travail dans mon service. C’est intéressant car on s’interroge sur son exercice alors que, dans notre métier, on court après les minutes. La formation permet aussi d’acquérir une ouverture d’esprit. On doit anticiper les questions des étudiants. »

Question rémunération, l’infirmier est payé par l’hôpital sur le budget de l’Ifsi. L’institut déclare en effet le nombre d’heures travaillées. Le taux horaire est plus élevé que celui qu’il perçoit en tant qu’infirmier. Mais ce n’est pas l’argent qui le motive. Et à terme, envisage-t-il de devenir formateur à temps plein ? « L’Ifsi m’a posé la question, mais il faudrait que je fasse l’école des cadres de santé et, aujourd’hui, ce n’est pas mon projet professionnel. Et surtout, j’ai envie de continuer à être sur le terrain. Ne pas faire de soins me manquerait. En fait, cette double casquette, infirmier et formateur, me convient très bien », conclut-il.

MOMENTS CLÉS

1998 : Diplôme d’État d’infirmier.

1998-2017 : Service des urgences de l’hôpital de Montbéliard (25).

1999-2017 : Activité supplémentaire en Smur.

Depuis 2001 : Formation et intégration de l’équipe NRBC.

Depuis 2010 : Interventions à l’Institut de formation aux métiers de la santé (IFMS).

2016 : Cours magistraux sur la transfusion sanguine.

Depuis 2017 : Service d’hémodialyse.