L'infirmière Magazine n° 392 du 01/04/2018

 

QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL

ACTUALITÉS

FOCUS

Carole Tymen  

Une plateforme nationale pour aider les soignants en difficulté, au plus près de chez eux. Tel est l’enjeu du dispositif « Pass », lancé le 10 mars dernier. Un outil qui mise sur la proximité.

Sept associations d’aide aux soignants(1) se fédèrent pour la santé des professionnels. Elles ont signé, le 10 mars, le « Pass » (Programme aide solidarité soignant), avec le soutien du conseil national de l’Ordre des médecins, l’Ordre national des infirmiers, des sages-femmes et des masseurs-kinésithérapeutes. Au cœur du dispositif, une plateforme téléphonique d’accompagnement. Ainsi, en cas de difficulté – manque de confiance ou de motivation, surmenage, problème relationnel avec des collègues ou des patients, addiction, etc. –, le soignant peut s’adresser gratuitement et en toute confidentialité au Pass (0 800 800 854), vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Accueilli par un psychologue, il est orienté, selon sa situation, vers des professionnels et des organismes de sa région.

L’accompagnement est assuré par des confrères (pour le moment principalement des médecins) salariés et formés. Le dispositif, lui, s’inspire d’organisations mises en place à l’étranger, notamment le Paimm (Programme attention intégrale aux médecins malades) en Catalogne et le PAMQ (Programme d’aide aux médecins du Québec).

Harmoniser sans supplanter

Si plusieurs outils de la sorte existent déjà (lire ci-contre), le Pass mise essentiellement sur l’harmonisation des pratiques au niveau national et un réseau de professionnels et de compétences à la même échelle. Une complémentarité géographique perçue comme un atout « pour proposer une offre cohérente de soins à tous les soignants, partout en France », explique le Dr Jean Thévenot, fondateur de l’association Mots, à Toulouse, et initiateur du Pass. Si les plateformes régionales ne disparaissent pas, les organismes signataires devraient, eux, mettre en avant le numéro vert du Pass, « par souci de visibilité, note Jean Thévenot. L’objectif est d’harmoniser mais pas de supplanter. Nous avons besoin d’appui dans les régions. »

Le réseau des USPS (unités d’hospitalisation de soins pour les professionnels de santé) devrait s’articuler autour de la démarche et intégrer le Pass. Des unités, regroupées, ont signé une charte, le 10 mars, à la clinique Belle-Rive, à Villeneuve-lès-Avignon (30), la première ouverte en France, en 2017.

Un meilleur état de santé des soignants permettrait des économies, sachant que le coût social du stress professionnel varie entre 2 et 3 milliards d’euros selon l’Institut national de recherche et de sécurité.

1- AAPMS (Association d’aide professionnelle aux médecins et aux soignants), APSS (Association pour les soins aux soignants), Arene (Association régionale d’entraide du Nord-Est), Asra (Aide pour les soignants en Rhône-Alpes), ASSPC (Association santé des soignants de Poitou-Charentes), ERMB (Entraide régionale des médecins de Bretagne), Mots dans le Sud-Ouest (Médecin organisation travail santé).

DISPOSITIFS EXISTANTS

Du soutien aux IDE

Si les IDE n’ont pas de plateforme spécifique, les associations d’aide aux soignants en accueillent souvent.

→ APPML (Île-de-France) : 0 826 004 580.

→ ERMB (Bretagne) : 02 99 36 83 50.

→ ASSPC (Poitou-Charentes) : numéro indigo : 0 820 860 016.

→ Arene (Nord-Est) : 0 805 250 400 (médecins volontaires et bénévoles assurant la permanence).

→ SPS (national) : 0 805 23 23 56.

→ Mots (Sud-Ouest) : 0 608 282 589.

→ Asra (Rhône-Alpes) : 0 805 620 133.