C’est comme un rendez-vous entre copines. On se réunit de façon ponctuelle pour prendre des nouvelles de l’une, des difficultés de l’autre, des peines de cœur ou des petites joies, du quotidien qui éloigne, volontairement ou non, des amoureux… C’est un peu le principe de ce nouvel ouvrage de Sophie Tal Men qui, après ses excellents Les yeux couleur de pluie et Entre mes doigts coule le sable, détaille, une fois de plus, la love story entre Marie-Lou, qui démarre son internat de médecine à Brest, et Matthieu, également interne, qui a mis sa carrière entre parenthèses pour retrouver son père disparu. Entre eux deux, l’univers hospitalier… Pas toujours facile de concilier vie professionnelle et vie privée. D’autant qu’en tant que « célibataires » ou internes impliqués dans des « relations compliquées », « c’est la double peine : un studio miniature au premier étage ! ». Construit à deux voix – chaque chapitre est porté par l’un ou l’autre –, à la façon des carnets de Bridget Jones à chaque prise de parole de Marie-Lou (« Messages de Matthieu : 0. Nombre de fois où j’ai regardé : 62. Heures de sommeil, la nuit dernière : 2 »), le roman fait avancer, en parallèle, la découverte de l’hôpital (interactions entre collègues, rencontres avec les patients, ou DMS, soit la « durée moyenne de séjour. Un de ces sigles barbares qui servent à faire des statistiques »), et l’histoire d’amour parfois chaotique entre ces deux jeunes soignants. Un coup de cœur absolu !
De battre la chamade, Sophie Tal Men, Éd. Albin Michel, 18 €