Pour protéger les salariés agricoles du cancer lié aux UV, une infirmière de la MSA-Gironde(1) a monté un projet ciblé.
Alors qu’ils travaillent en plein air, les salariés agricoles ne se protègent pas du soleil et n’ont pas conscience des risques liés aux rayonnements UV. Face à ce constat, Jessica Goudy, infirmière de santé au travail à la MSA-Gironde, a enquêté sur les pratiques des ouvriers d’une entreprise d’espaces paysagers. Le résultat est sans appel : 45 % travaillent torse nu, aucun n’utilise de crème solaire. « Ils ont plein d’idées reçues, regrette Jessica Goudy. 80 % pensent que le risque UV est plus important dans les loisirs qu’au travail. À la plage, ils utilisent d’ailleurs de la crème… » Selon l’échelle du Syndicat des dermatologues et vénérologues(2), 60 % des salariés sont déjà en danger et doivent se faire examiner.
Poursuivant son action, Jessica Goudy a organisé une sensibilisation dans l’entreprise, qui s’est révélée très positive. La direction s’est également investie et a adopté des mesures : de la protection solaire en spray – la moitié des ouvriers ont expliqué ne pas utiliser de crème car la terre se colle dessus – a été achetée, le tee-shirt est devenu obligatoire… Elle a de plus demandé à l’IDE de revenir en juin faire une piqûre de rappel. Avant d’évaluer, après l’été, l’impact de l’initiative sur le comportement des salariés. « Les infirmières de santé au travail ont un rôle important à jouer dans la prévention des risques liés au soleil. Les messages généralistes visent tellement la plage (s’abriter de telle à telle heure, s’enduire de crème après la baignade) que cela banalise les risques du milieu professionnel. À nous d’adresser des messages ciblés et de concevoir des plaquettes adaptées aux activités concrètes des personnes », estime l’IDE, qui entend bien étendre son projet à d’autres salariés, en particulier des vignes du Médoc.
1- Mutualité sociale agricole.
2- À consulter sur : bit.ly/2H4VUkz