C’est l’histoire d’un homme qui se croit schizophrène. Après dix ans de traitements, rien ne parvient à dissiper son mal-être. Dans le métro, il est assailli par des hallucinations insupportables, où tous les hommes désirent le sodomiser. Il consulte un psychiatre, découvre alors qu’il est bipolaire et homosexuel refoulé… Commence un long et douloureux travail qui fera émerger l’ignoble, l’inexprimable, le viol quotidien que lui a fait subir son oncle, entre 8 et 13 ans, à chaque période de vacances. Séance après séance, les mots surgissent de plus en plus crus, bruts, inaudibles, contrastant avec un décor d’une grande sobriété. Benoît Giros, look ordinaire, endosse tour à tour le rôle du psychiatre et celui du patient avec finesse et justesse. L’émotion affleure sans être pesante. Le texte, inspiré de témoignages, sonne vrai du début à la fin. Précisons que l’auteur, Denis Lachaud, a rencontré, pour son travail d’écriture, plusieurs psychiatres.
La magie lente, de Denis Lachaud, du 6 au 28 juillet au Festival d’Avignon off, du 9 novembre au 23 décembre au Théâtre de la Reine-Blanche, à Paris.