L'infirmière Magazine n° 395 du 01/07/2018

 

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Adrien Renaud  

Entre l’affaire Naomi Musenga et le rapport Mesnier, la question d’un numéro d’appel a été soulevée. Si certains plaident pour un numéro unique, la mesure est loin de faire consensus.

Il y a le 15 pour le Samu. Le 18 pour les pompiers, mais aussi le 116 117 pour la permanence des soins. Et puis le 112, numéro d’urgence européen… Pas toujours facile de savoir quel numéro composer quand on a besoin d’une assistance médicale rapidement. Plusieurs voix se sont donc récemment élevées pour mettre un peu d’ordre dans ce maquis.

Le catalyseur de cette réflexion a été l’annonce de la mort de Naomi Musenga, 22 ans, dont l’appel n’avait pas été pris au sérieux par le Samu. « Avant que cet accident grave ne survienne, nous avions déjà lancé une réflexion avec Gérard Collomb [ministre de l’Intérieur, NDLR] sur l’articulation des numéros d’urgence entre eux, entre les pompiers et le Samu », précisait toutefois Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, le 24 mai dernier sur France Inter.

Numéro unique d’urgence ou unique de santé ?

Parmi les propositions qui émergent, celle d’un numéro unique pour les urgences figure parmi les plus commentées. Elle est notamment défendue par la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF), qui suggère d’utiliser le 112. « Un modèle qui a, par ailleurs, largement fait ses preuves à l’étranger : Pays-Bas, Belgique, Suède, Finlande, principales agglomérations allemandes, Madrid, États-Unis, Canada… et qui ne cesse de se développer », commentait l’organisation dans un communiqué publié à la suite de l’affaire Musenga.

Mais Thomas Mesnier va plus loin. Dans son rapport, remis le 22 mai, sur l’organisation des soins non programmés, ce député de la majorité, par ailleurs médecin urgentiste, envisage la création d’un « numéro unique de santé », qui permette de gérer à la fois les urgences médicales et les consultations sans rendez-vous. Une proposition qui fait bondir les syndicats de médecins libéraux, attachés à leur système de régulation.

La ministre attend encore, sur le sujet, un rapport de l’Inspection générale de l’administration (IGA) et de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), et a promis, mi-mai sur RMC, que des décisions seraient prises « avant l’été ».