Le nouveau guide de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) est consacré à l’hygiène des mains. Il apporte des précisions sur le choix et l’utilisation du produit adéquat.
Hygiène des mains et soins : du choix du produit à son utilisation et sa promotion ». Tel est le titre du nouveau guide coordonné par Olivia Keïta-Perse, praticienne en hygiène à Monaco, et Chantal Léger, cadre de santé en hygiène à Poitiers, et publié par la SF2H dans sa revue française(1).
« Ce guide ne contient pas de nouvelles recommandations mais il vient en complément de celles que nous avons déjà établies en 2009, souligne Marie-Gabrielle Leroy, administratrice de la SF2H, membre du groupe de travail du guide et IDE en hygiène à la clinique du Millénaire, à Montpellier. Il est centré sur l’utilisation des produits hydro-alcooliques (PHA), pour répondre aux questions actuelles sur l’hygiène des mains par friction. Il est destiné aux équipes d’hygiène mais aussi aux pharmaciens, aux médecins de santé au travail, aux responsables des services achats de PHA et à toutes les personnes qui interviennent en ville et au domicile des patients, donc aux infirmières libérales. » S’il s’appuie sur une importante bibliographie, le guide se veut avant tout pratique et apporte des outils sur des situations précises, en vue de parvenir à « l’implantation du bon produit au bon endroit pour une bonne utilisation, c’est-à-dire une utilisation efficace », ajoute Marie-Gabrielle Leroy.
En premier lieu, le guide de la SF2H se penche sur les produits en abordant les normes d’utilisation, leur conditionnement, leur positionnement dans les services(2) et l’évaluation de leur tolérance cutanée. Il propose une aide au choix du produit en fonction du cahier des charges, selon le lieu d’exercice.
Dans un second temps, il rappelle les techniques d’hygiène et de désinfection des mains par friction. Cette désinfection s’applique avant tout acte chirurgical, d’obstétrique et de radiologie interventionnelle, ainsi qu’avant tout geste pour lequel une asepsie de type chirurgical est requise, comme la pose d’un drain pleural, d’une chambre implantable ou d’un cathéter central. Sur la question des gants, le guide rappelle que leur port ne doit pas pousser les professionnels à ne pas réaliser la désinfection de leurs mains. Enfin, la troisième partie, intitulée « Politique, anti-bad buzz : lobbying anti-PHA », est là pour « apporter aux professionnels de santé le maximum d’informations scientifiques sur les produits utilisés, tout en prenant en compte, bien sûr, la sécurité des utilisateurs et en répondant à leurs inquiétudes, poursuit l’administratrice de la SF2H. Il est important de revenir sur les fondamentaux et les acquis qui peuvent être fragilisés, il faut toujours être en veille. Le guide est un support pour tous les responsables de la promotion de l’hygiène des mains, il peut aussi être utilisé pour construire des actions de formation, initiale ou continue, auprès des professionnels de santé. » Rappelons qu’en matière d’hygiène des mains, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande la mise en place de stratégies multiples, qui s’appuient sur l’éducation et la formation des professionnels de santé, l’évaluation des pratiques, des rappels sur les lieux de travail, et, point crucial, l’instauration d’un climat de confiance.
1 - Revue Hygiènes, volume XXVI, n° 1, mars 2018. À voir sur : bit.ly/2LS2KQT
2 - Selon la littérature scientifique, un positionnement des distributeurs de PHA au plus près du soin (fixation au lit du patient puis au mur de la chambre plutôt que limité au couloir) est à privilégier.