FORMATION
PRISE EN CHARGE
CLAIRE MANICOT* Lydie Wintz** Christiane Vanlerberghe*** Francine Pfeil-Thiriet****
*cadre de
département de
chirurgie, Institut
Curie (Paris)
**cadre
coordinatrice,
CHI de
Cornouaille,
Quimper
(Finistère)
***cadre de santé de
département de
soins de support,
centre de lutte
contre le cancer
Paul-Strauss
Strasbourg
(Bas-Rhin)
Depuis les plans cancer qui se sont succédé en France, les patientes atteintes d’un cancer du sein se voient proposer un accompagnement depuis l’annonce de leur maladie jusqu’à la fin de leurs traitements. Et même au-delà.
Depuis 2003, la lutte contre le cancer s’est structurée autour de plans nationaux visant à améliorer la prévention, le dépistage, les traitements et la prise en charge des malades.
→ Le plan 2003-2007 a lancé le dépistage organisé du cancer du sein en 2004 et, surtout, la mise en place du dispositif d’annonce.
→ Le plan 2009-2013 entendait renforcer la coordination ville-hôpital en expérimentant des programmes personnalisés de soins (PPS) et de l’après-cancer.
→ Le plan 2014-2019 renforce la prise en charge personnalisée en généralisant les PPS, en garantissant une orientation adéquate ainsi qu’une continuité des soins. Il vise également à améliorer la qualité de vie des malades par l’accès aux soins de support.
Les plans cancer successifs, coordonnés par l’Inca(1), ont donné un cadre et un véritable élan pour améliorer la prise en charge des malades. Toutefois, il va de soi que tous les établissements de santé proposent des parcours de santé qui leur sont propres, en fonction de leurs spécificités (centres de lutte contre le cancer, centres hospitaliers régionaux), de l’histoire et de l’organisation de leurs services, des formations et disponibilités des personnels, du rattachement direct de réseaux de coordination existants.
L’annonce d’un cancer est toujours un traumatisme. Mais quand elle a lieu dans un couloir ou que le diagnostic est énoncé sans précaution, l’entrée dans la maladie n’en est que plus brutale, provoquant, dans la plupart des cas, un état de sidération et une altération de la relation avec le médecin. Aussi, le premier plan national contre le cancer, lancé en 2003, a fait du dispositif d’annonce une mesure phare. Après une phase d’expérimentation, il a été déployé sur l’ensemble du territoire mais sa mise en place reste hétérogène (voir encadré En chiffres p. 45).
→ Les objectifs : permettre aux malades de bénéficier des informations auxquelles ils ont droit dans un contexte bienveillant, prenant en compte leurs besoins et leurs réactions psychologiques. Des informations données progressivement et de façon adaptée (selon la volonté de savoir et le rythme d’appropriation de chacun) permettront d’instaurer un dialogue de qualité afin que les malades puissent évoquer leurs craintes, leurs préoccupations, voire leurs préférences thérapeutiques, et deviennent de véritables acteurs de leur maladie.
→ Un dispositif d’annonce en quatre temps : un temps médical d’annonce et de proposition de traitement, un temps de soutien soignant, un accès à des soins de support, une coordination ville-hôpital.
Il y a autant de parcours de cancer du sein que de femmes atteintes de la maladie, d’autant que les organisations diffèrent d’un établissement à l’autre. Les quatre étapes du dispositif peuvent donc s’intriquer et se décomposer en un nombre variable de consultations.
L’annonce du diagnostic du cancer en tant que telle pourra se faire par un médecin radiologue, un médecin traitant ou un médecin oncologue. L’important est qu’elle soit faite avec tact et honnêteté, sans banaliser ni dramatiser, de façon adaptée, dans un climat propice où la patiente sent que le médecin est disponible. Les buts de cette consultation sont d’informer le patient :
- sur sa maladie ;
- sur les alternatives thérapeutiques à propos desquelles un dialogue doit être possible ;
- sur les traitements présentant un risque d’altérer sa fertilité, si besoin l’orienter vers une consultation spécialisée rapidement après l’annonce(2) ;
- qu’une grossesse pendant les traitements anticancéreux est fortement déconseillée en raison des risques mutagènes...