Les trois délégués nationaux à l’accès aux soins ont rendu leur rapport à Agnès Buzyn mi-octobre, après un an de déplacements en France. Elle leur a demandé de poursuivre le recensement des expériences locales, en vue du prochain plan contre les déserts médicaux.
Faire remonter les expériences réussies sur le territoire et identifier les freins. Telle est la mission des trois délégués nationaux à l’accès aux soins, qui avaient été nommés en octobre 2017, lors du lancement du plan sur les déserts médicaux. Après avoir reçu le 15 octobre leur rapport, dont elle a salué le caractère « pragmatique », Agnès Buzyn, ministre de la Santé, leur a demandé de poursuivre leurs travaux un an de plus.
La médecin généraliste Sophie Augros, le député charentais Thomas Mesnier (LREM) et la sénatrice UDI de Mayenne, Élisabeth Doineau, après avoir parcouru cinq régions, ont en effet dégagé six axes de réflexion : accompagner l’installation, développer l’exercice coordonné, déployer la télémédecine, soutenir les nouveaux modes d’exercice, favoriser les coopérations interprofessionnelles et simplifier l’exercice libéral. « Il faut agir sur les dynamiques que font émerger les acteurs locaux, les professionnels de santé, les élus et agences régionales de santé », a abondé la ministre.
Dans leur rapport, les trois délégués notent d’ailleurs que « les professionnels et élus rencontrés débordent d’idées innovantes ». Ils soutiennent notamment les pratiques avancées infirmières et regrettent que la mise en place du cadre juridique et économique ait pris autant de temps. De manière générale, ils plaident vigoureusement pour l’approfondissement des coopérations interprofessionnelles ainsi que pour les modes d’exercice coordonnés, en particulier les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), que le récent plan Santé prévoit de généraliser d’ici la fin du quinquennat. La mise en place des premières CPTS a été rapide selon eux et ces dernières ont vocation à devenir un « espace d’innovations ». Ainsi, ils notent, par exemple, que la CPTS du Sud-Lochois, en Indre-et-Loire, a réussi à renforcer le lien ville-hôpital, en travaillant sur « la fluidité des parcours » en psychiatrie et en addictologie. Ou encore, dans le domaine de la télémédecine, ils estiment que le rôle des IDE doit être mieux valorisé. « Nous nous réjouissons de la création des hôpitaux de proximité », a commenté Thomas Mesnier.
Agnès Buzyn devrait annoncer, avant la fin de l’année, un nouveau volet du plan sur l’accès aux soins.