Le 4e « carnet de santé » des personnels de santé de la MNH (1) révèle des données préoccupantes, notamment pour la profession infirmière.
Selon ce sondage réalisé pour la MNH par Odoxa, auprès de plus de 6 000 professionnels de santé, dont 789 IDE, sur leur état de santé physique et morale, 38 % des personnels hospitaliers déclaraient en octobre dernier avoir été malades au cours des deux derniers mois. Cette enquête révèle que six infirmières et aides-soignantes sur dix ne se « font jamais vacciner contre la grippe ». Leurs comportements à risque sont également importants : une IDE sur cinq fume quotidiennement et 45 % n’ont aucune activité physique régulière. En revanche, les IDE sont les professionnelles de santé qui consomment le moins d’alcool : 2 % tous les jours, 29 % au moins une fois par semaine et 10 % plusieurs fois par semaine. Mais c’est aussi la profession, avec les AS, qui a le plus de mal à dormir : 29 % ont des difficultés presque quotidiennes et 7 % prennent des somnifères.
En même temps, les soignants sont deux fois moins en arrêt maladie que la moyenne des Français : 7,5 jours par an, contre 14 jours pour l’ensemble des salariés. Sauf les IDE qui sont exactement au même nombre que le reste de la population, mais avec une grosse disparité entre infirmières hospitalières (16,7 jours) et libérales (6,9 jours). Quant aux AS, elles totalisent 24 jours d’arrêt par an. « Il existe de très nombreux facteurs de stress qui plombent le quotidien des professionnels, au premier rang desquels figurent d’abord l’empêchement, c’est-à-dire l’incapacité à pouvoir exercer correctement son travail, et ensuite le comportement des patients, note la MNH. Ce sont les infirmières qui sont les plus lourdement affectées par ces facteurs de stress. » Ainsi, seulement 46 % des IDE, selon ce sondage, se disent satisfaites de leur travail, contre 66 % des médecins spécialistes et 57 % des généralistes par exemple. « Les infirmières et les aides-soignantes représentent de loin les groupes professionnels les plus frappés par les problèmes de santé », note le Pr Didier Truchot, du laboratoire de psychologie de l’université de Bourgogne-Franche-Comté qui a commenté cette étude.
1- Sondage « carnet de santé » de la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH), réalisé par Odoxa en collaboration avec l’université de Bourgogne-Franche-Comté et l’association SPS.