Jean Vanier est né à Genève, en 1928. Fils d’un gouverneur général du Canada, officier de la marine et docteur en philosophie, il démissionne de l’armée puis de son poste de professeur au collège St-Michael de l’université de Toronto pour fonder, en août 1964, L’Arche, à Trosly-Breuil, dans l’Oise. « Je ne savais pas du tout ce que j’allais faire, j’ai monté le projet avec Philippe et Raphaël, deux hommes sortis de l’asile. Ils avaient été brisés et opprimés. Ils étaient assoiffés de relation et d’amitié. Ce qui était important pour eux, c’était la relation dans la blague et le jeu. Nous étions comme une famille dans une extrême pauvreté au début », souligne Jean Vanier. Tout au long de ce documentaire, on suit la vie de l’Arche et des personnes en situation de handicap mental accueillies dans les communautés (147 dans 35 pays sur cinq continents en 2018), grâce à des images d’archives, photos, interviews, témoignages… En France sur le site d’origine, mais aussi à Bethléem, Jérusalem, Calcutta… Que l’on soit croyant ou non (la dimension religieuse est très présente), on est happé par la conscience de cet homme qui fait l’éloge de l’acceptation de la différence, de la tolérance et du respect de l’autre. Comme le souligne Ève, psychomotricienne à Trosly-Breuil : « Ces personnes pensent comme nous mais elles passent par d’autres chemins. » À méditer.
Jean Vanier - Le Sacrement de la tendresse, de Frédérique Bedos, en salles le 9 janvier, 1 h 33, Jupiter Films et Le Projet Imagine