L'infirmière Magazine n° 402 du 01/03/2019

 

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ROMUALD FOLTZ  

SECRÉTAIRE FÉDÉRAL DE LA CFDT SANTÉ-SOCIAUX EN CHARGE DES DIPLÔMES, MÉTIERS ET FORMATIONS

Il y a vingt ans, une infirmière débutante avait le choix de son service. Aujourd’hui, c’est fini, on prend les places qui restent dans des secteurs difficiles tels que le long séjour ou les Ehpad, où le nombre de patients par IDE est le plus élevé. Par ailleurs, la précarité s’accentue : avant, même si on commençait en CDD, on était embauché au bout de quelques mois. Aujourd’hui, ce serait plutôt un an. Le budget des établissements réduit d’année en année avec les plans de retour à l’équilibre, alors ils se serrent la ceinture sur le personnel. On ne remplace pas les départs à la retraite. J’ai par exemple vu un service de chirurgie qui tournait avec deux infirmières le matin et deux l’après-midi. Après une réorganisation, il n’y en avait plus qu’une le matin, une l’après-midi et une intermédiaire… De telles restructurations sont possibles dans tous les services qui ne sont pas normés et ne sont donc pas obligés de respecter un certain nombre de patients par infirmière. D’après une étude que nous avons réalisée auprès des soignantes, neuf sur dix estiment qu’il devrait y avoir des normes fixant les effectifs par type de service ! De façon générale, les CDD et l’intérim sont subis plus que choisis. C’est particulièrement vrai dans des grandes villes comme Bordeaux ou Nancy, où l’on observe beaucoup de précarité. Dans les zones tendues, pour se faire une place, il est judicieux d’afficher une spécialisation recherchée comme Ibode, Iade, puéricultrice… Enfin, c’est certain que le marché de l’emploi va s’améliorer avec l’augmentation de la demande de soins infirmiers, mais dans combien de temps ? Une jeune diplômée veut travailler maintenant, pas dans deux ans !

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