Prévention oblige, il ne se passe plus un matin sans être interpellé sur la journée de la gérontologie, sur celle du dépistage de tel ou tel cancer, ou bien encore sur l’endométriose. Tant pis pour le moral des troupes qui se pressent pour attraper leur bus ou leur métro, car c’est bien normal de sensibiliser tout un chacun à ce qui fait basculer la vie de certains autres dans l’enfer de la maladie ou du handicap. Mais, parfois, constater – et subir ! – les comportements de quelques inconscients sans savoir-vivre trouble la réceptivité aux messages de santé publique. À l’approche de la journée nationale de l’audition, si les déficits auditifs méritent la plus grande attention, ainsi que notre solidarité, comment ne pas être agacé par la pollution sonore de notre environnement, laquelle, on le sait, a des effets délétères sur l’audition ?
D’après les enquêtes réalisées ces dernières années, les Français considèrent que ce sont principalement aux pouvoirs publics et à l’Éducation nationale de mener des campagnes de prévention. Et les fluctuations sonores continuent de fracasser nos trompes d’Eustache, à percuter nos tympans à grands coups de décibels, et font des ravages auditifs par trop de vidéos et de musique. Il devient impossible de faire un trajet dans les transports en commun (parfois eux-mêmes très bruyants) sans devoir partager involontairement les partitions des uns ou les conversations téléphoniques des autres. Est-ce vraiment aux pouvoirs publics et à l’Éducation nationale de s’emparer du problème ? Et si l’on créait une journée nationale des victimes de la pollution sonore ?