L'infirmière Magazine n° 403 du 01/04/2019

 

RENCONTRE AVEC

CARRIÈRE

PARCOURS

«Aujourd’hui, en tant qu’infirmière du service médical, je suis dans l’empathie et l’écoute, sans pour autant mettre ma qualité de vie de côté »

Infirmière depuis vingt et un ans, Nicole Roux a rejoint en tant qu’ISM le service médical Rhône-Alpes sur le site de la Drôme, en décembre 2017. « J’ai intégré l’Ifsi à 29 ans, après avoir fait des études d’éducatrice de jeunes enfants et avoir élevé mes enfants, témoigne-t-elle. Le métier d’infirmière m’a toujours passionnée. Il est ancré en moi. D’ailleurs, lorsque j’ai passé le concours d’éducatrice de jeunes enfants, j’ai aussi passé celui d’infirmier mais à l’époque, j’étais trop loin dans le classement pour envisager des études d’infirmière. »

→ Une succession d’expériences professionnelles. Lorsqu’elle sort diplômée de l’Ifsi, Nicole Roux débute son exercice au CH du Havre (76) en 1998, en chirurgie pédiatrique puis en médecine de l’enfant et de l’adolescent, avant de demander sa mutation dans le Var, pour des raisons familiales. « J’ai de nouveau exercé en pédiatrie, mais le service ne m’a pas plu, reconnaît-elle. Je n’y ai pas retrouvé la technicité, le relationnel avec les professionnels de santé, les enfants et parents, comme au CH du Havre. » Elle n’y reste que quelques mois avant de s’orienter vers le libéral, de 2003 à 2009, à Fréjus-Saint Raphaël (83). « J’ai vraiment apprécié cette autonomie, cette indépendance, le relationnel avec les patients. Mais après sept ans, j’étais un peu fatiguée par ce mode d’exercice, et le travail en équipe me manquait. » Nicole Roux s’oriente alors vers la prestation de santé à domicile, en tant qu’infirmière coordinatrice dans les Alpes-Maritimes. « Ce n’est pas le mode d’exercice que j’ai le plus apprécié, en convient-elle. Le versant technique me convenait mais pas le versant commercial. Cette structure m’a néanmoins offert la possibilité d’entrevoir une vie de famille car je ne travaillais plus la nuit, ni les jours fériés et les week-ends, sauf pour les astreintes. » Elle apprécie aussi de pouvoir réinvestir ses connaissances auprès de collègues infirmiers et des patients. Elle enchaîne ensuite avec un poste d’infirmière coordinatrice d’un réseau de soins palliatifs, qu’elle cumule avec un poste d’infirmière dans un Ehpad, jusqu’à ce qu’un projet familial l’amène en Martinique, où elle commence à travailler comme infirmière conseillère en santé (ICS) sur la plateforme Sophia, au sein de la Direction régionale du service médical (DRSM) de la Martinique.

→ Découverte du service médical. Elle y reste deux ans et demi avant de demander une mutation pour devenir ISM. « Mon mari était déjà rentré en métropole, mais je ne voulais pas le suivre à n’importe quel prix. Au service médical, certes, je ne faisais plus d’actes techniques et je n’étais plus en contact direct avec des patients mais j’avais des horaires de bureau, ce qui m’a permis de trouver un équilibre entre ma vie de famille et ma vie professionnelle. Je n’étais pas prête à y renoncer. » Pour Nicole Roux, les ouvertures de poste d’ISM sont la solution pour le maintien de sa qualité de vie. « J’ai été dans le don et dans le service aux patients pendant la majeure partie de ma carrière, et aujourd’hui, en tant qu’ISM, je suis dans l’empathie et l’écoute sans pour autant mettre ma qualité de vie de côté. » Elle met au service des assurés sociaux toutes les compétences qu’elle a acquises pendant ses vingt années d’expérience . Idem lorsqu’elle échange avec les Idel, notamment sur des questions de nomenclature. « Je peux comprendre leur situation car j’ai été libérale, souligne-t-elle. C’est toute cette expérience qui fait ma richesse professionnelle. » Nicole Roux a aussi retrouvé cette dimension d’équipe en exerçant au sein du service médical avec sa collègue, les techniciens et les médecins-conseils. « Nous avons aujourd’hui une fonction nouvelle et nous participons à la création d’un nouveau métier. D’ailleurs, nous nous rendons compte que d’un service à un autre, nous n’accomplissons pas exactement les mêmes missions. Il y a une ligne conductrice nationale avec un référentiel mais le métier évolue. Ce qui est vraiment intéressant, c’est d’être dans notre rôle propre et notre décret de compétences tout en collaborant avec les autres professionnels », conclut-elle.

MOMENTS CLÉS

1997 : obtient le diplôme d’État d’infirmier.

1997 à 2003 : IDE hospitalière dans divers services (chirurgie orthopédique, pédiatrique…)

2003 à 2009 : Idel dans le Var.

2009 à 2014 : IDE coordinatrice dans différentes structures : prestataire de service à domicile, réseau de soins palliatifs, Ehpad.

2015 à 2017 : IDE conseillère en santé à la DRSM Martinique et plateforme Sophia Martinique.

Depuis fin 2017 : infirmière de la DRSM Rhône-Alpes.