Un guide, co-rédigé par tous les acteurs de santé concernés de Québec, orchestre le partenariat entre IDE praticiennes spécialisées et médecins.
Le titre « Pour un partenariat réussi MD-IPS, guide à l’intention du médecin » énonce d’emblée son objectif. Né d’une initiative regroupant médecins, infirmières et représentants ordinaux des deux professions, le document(1) daté du 2 février 2019 formalise en une vingtaine de pages la collaboration entre médecins et infirmières praticiennes spécialisées (IPS), aussi appellées « super infirmières »(2). Leurs champs de compétences y sont détaillés en fonction des spécialités, des protocoles pour la communication avec le/la « médecin partenaire » et à destination du patient. Le guide se veut évolutif en vue de « faciliter une collaboration bilatérale efficace » et doit « outiller » et encourager les médecins à une « démarche réflexive » pour « l’appropriation du rôle de médecin partenaire », rappelant que ce partenariat sera tributaire de la bonne volonté des acteurs.
De manière claire, le guide présente un tableau des tâches et responsabilités partagées ou spécifiques de l’IPS et du/de la médecin : évaluation, diagnostic, communication, soins… Le document veut ôter les zones d’ombre de cette nouvelle pratique. Notons l’utilisation du terme de « surveillance » du/de la médecin sur l’IPS sans pour autant avoir de « lien de subordination ». « Si un tel document était édité en France, le terme “surveillance” devrait être remplacé, peut-être par “supervision” pour être accepté des IPA », pense Florence Ambrosino, infirmière et coordinatrice pédagogique. Elle estime que l’on pourrait s’en inspirer, en France : « C’est une application pratique de ce qu’on devra mettre en place via les protocoles d’organisation et cela pourrait être un exercice conjoint entre l’Ordre des infirmiers et celui des médecins. »
Le guide se referme sur les « pièges à éviter » lors du partenariat IPS-médecin : la complexification des processus ou le manque de collaboration y sont notamment ciblés. Il arrive en tout cas à point nommé au moment où le Collège des médecins du Québec vient d’autoriser les IPS à diagnostiquer des problèmes de santé spécifiques et six maladies chroniques(3).
1 - À lire sur : bit.ly/2TP5HEQ
2 - L’équivalent des infirmières de pratique avancée françaises.
3 - Diabète, hypertension, hypercholestérolémie, asthme, maladie pulmonaire obstructive chronique, hyper-thyroïdie.