En Pays de la Loire, une association, joliment baptisée ESP-Clap (pour équipes en soins primaires coordonnées localement autour du patient), s’emploie à promouvoir les ESP au niveau régional. La maladie chronique est bien entendu au cœur de sa réflexion.
Ghislaine Meillerais est infirmière libérale en Loire-Atlantique et est également la co-présidente d’une association régionale un peu particulière : l’ESP-Clap. « C’est une expérimentation qui a démarré au début de l’année dernière, et qui valorise le temps soignant de coordination pour les professionnels de santé, quels qu’ils soient », explique l’Idel.
Le constat de départ est simple : favoriser l’exercice coordonné via un outil comme les ESP est essentiel dans la prise en charge des maladies chroniques mais prend du temps (et donc de l’argent) aux professionnels libéraux. Afin qu’ils puissent participer aux réunions nécessaires pour mettre en place des projets communs, il faut donc trouver le moyen de les indemniser. Et c’est là qu’ESP-Clap intervient.
L’association reçoit en effet les fonds que l’agence régionale de santé (ARS) destine au soutien aux ESP, et les redistribue à chaque professionnel de santé impliqué. Les activités qui peuvent être prises en charge sont la co-écriture du projet de santé et les actions qui en découlent : réunions de concertation pluriprofessionnelles, plans personnalisés de santé, consultation conjointes ou protocoles de coopération interprofessionnels.
« Nous avons déjà rencontré une quarantaine d’équipes dans les cinq départements de la région, onze projets ont déjà été écrits et ont démarré leur activité », déclare Ghislaine Meillerais.
Parmi les actions en faveur des patients chroniques qui ont été mises en place, l’infirmière libérale cite notamment des protocoles permettant d’organiser la sortie d’hôpital afin d’éviter les réhospitalisations. « Quand un professionnel de l’équipe a un contact avec un patient sorti de l’hôpital, il y a un protocole pour qu’il avertisse les autres membres de l’équipe qui gravitent autour de ce patient », détaille l’Idel. Et bien sûr, ce partage d’information est valorisé. Même chose pour un patient diabétique.« On peut décider via un protocole interprofessionnel de rémunérer un temps pour que le pharmacien éduque un patient à l’utilisation de son glucomètre, et flécher un temps éducatif, lui aussi valorisé, pour que l’infirmière lui apprenne à reconnaître les signes d’hypoglycémie, à adapter ses doses, à suivre les règles hygiéno-diététiques… », explique-t-elle.