L'infirmière Magazine n° 405 du 01/06/2019

 

PRATIQUE AVANCÉE

ACTUALITÉS

FOCUS

ADRIEN RENAUD  

La psychiatrie, qui avait été exclue du champ de la pratique avancée lors de la parution du décret instituant les IPA à l’été dernier, va y être intégrée à la rentrée prochaine.

Nous sommes dans les dernières discussions. » Frank Bellivier, nouveau délégué ministériel à la psychiatrie, ne pouvait pas, à l’heure où nous mettions sous presse, dire exactement quand les textes régissant la pratique avancée en psychiatrie seraient publiés. Mais il était formel : ils le seront assez tôt pour que les soignants qui le souhaitent puissent s’engager dans un cursus d’infirmière de pratique avancée (IPA) dans ce domaine à la rentrée 2019.

« C’est un référentiel extrêmement riche, promet le psychiatre. Il sera l’occasion de développer de nouvelles compétences, et cela donne des perspectives d’évolution à la profession. » Quelles perspectives exactement ? Pour le savoir, il faut consulter les référentiels « activités » et « compétences », actuellement en cours de finalisation. Et c’est justement ce qu’ont pu faire nos confrères de l’agence Hospimedia. Ceux-ci indiquent que le référentiel « activités » se compose de six parties, et que l’une des grandes missions attribuées aux IPA en psychiatrie sera l’organisation du parcours de soins du patient. Un rôle de coordination, donc : mise sur pied de réunions de concertations pluriprofessionnelles, orchestration des interventions de chacun… Hospimedia précise en outre que l’IPA devra assurer le recueil de certaines données pertinentes, constituant ainsi une « aide au repérage de l’évolution des troubles du patient suivi par les équipes ».

Un rôle de prescription

Autre volet très attendu du référentiel « activités » : la prescription. L’IPA en psychiatrie se verra confier un rôle de renouvellement des ordonnances et d’adaptation de la posologie en ce qui concerne les antipsychotiques, les antidépresseurs, les anxiolytiques, les hypnotiques… L’IPA pourra également prescrire et réaliser des activités à but thérapeutique et de réhabilitation psychosociale.

Si la publication prochaine des deux référentiels est une bonne nouvelle pour les infirmières, elle constituera aussi un plus pour les patients et les médecins. C’est en tout cas ce qu’espère Frank Bellivier. « Il y a plusieurs impacts attendus, détaille le délégué ministériel. Le premier, c’est l’engagement des IPA dans le suivi des patients, ce qui devrait libérer du temps médical. Par ailleurs, le suivi plus rapproché qu’apporteront ces professionnels pourrait favoriser l’adhésion des patients à leur traitement. » Reste que les délais de formation étant ce qu’ils sont, les premières IPA en psychiatrie ne seront à pied d’œuvre, au mieux, qu’à la fin de l’année scolaire 2019-2020.