LA QVT TELLE QUE VOUS L’ÉVALUEZ

Donnez votre avis sur votre travail. » C’est ce qu’on peut désormais lire sur la page d’accueil du site Hospitalidée. Cette plateforme, qui se présente selon les propres mots de son président Loïc Raynal, comme une sorte de « TripAdvisor, mais pour les hôpitaux et les cliniques », ne se contente plus de collecter les commentaires des patients sur les établissements qu’ils ont fréquentés. Depuis le mois de mars, les blouses blanches peuvent également y évaluer leur employeur, et Loïc Raynal a présenté les premiers résultats obtenus auprès d’eux lors du Salon infirmier, le 21 mai dernier.

Ces chiffres portent sur 501 questionnaires remplis entre mars et mai par des professionnels de santé. Les thématiques abordées ont été définies par un panel de 52 soignants, et elles diffèrent selon Loïc Raynal des grilles habituellement utilisées pour évaluer la qualité de vie au travail. « Ces grilles ne me parlent pas beaucoup, elles reflètent une vision superficielle, qui vient d’en haut, et elles ne posent pas forcément les bonnes questions », estime le président d’Hospitalidée.

Tristesse « as usual »

Mais si les questions sont différentes, les réponses, elles, varient peu. On apprend par exemple que 81 % des soignants interrogés envisagent parfois ou souvent de quitter leur métier ou leur employeur. Pas moins de 89 % indiquent qu’ils constatent des dysfonctionnements dans leur service, et 84 % expriment un sentiment d’injustice. Et les trois quarts des répondants déclarent se sentir seuls face à leur travail.

« Les sujets sur lesquels les soignants s’expriment le plus, ce sont ceux sur lesquels les DRH⁽¹⁾ ne peuvent pas mettre d’indicateurs », remarque Loïc Raynal. Et le directeur d’Hospitalidée de citer des thèmes comme la fierté vis-à-vis de son métier, l’autonomie ou encore l’engagement envers l’établissement.

Reste à savoir comment faire évoluer les choses. Et sur ce point, Loïc Raynal ne manque pas d’idées. Hospitalidée compte en effet vendre ses analyses aux DRH hospitaliers. « C’est un outil de management, il y a des algorithmes derrière », déclare l’entrepreneur. Le questionnaire va donc rester ouvert, et les professionnels pourront continuer de donner leur avis autant qu’ils le souhaitent. Avec, peut-être, l’espoir d’être mieux entendus.