Selon la Fnesi, les étudiantes en Ifsi débourseront, pour la rentrée, 337,87 € de plus que les autres étudiants à l’université.
Cette année, la note est plus salée pour les étudiants, en particulier pour celles entrant en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi). Ces dernières doivent débourser la coquette somme de 2 622,87 €, contre 2 285 € pour les étudiants des autres cursus universitaires, selon l’indicateur(1) du coût de la rentrée en Ifsi, publié par la Fédération des étudiant.e.s en soins infirmiers (Fnesi) le 21 août(2) et basé sur celui de la Fage(3). Mais la hausse des frais de rentrée touche tout le monde : + 5,4 % par rapport à 2018 pour les ESI et + 1,96 % pour les autres étudiants. La Fage précise que « la plus forte augmentation s’observe sur les frais de vie courante avec 2,73 % supplémentaire en moyenne ».
Du côté des étudiantes infirmières, les 337,87 € supplémentaires à débourser s’expliquent par les frais « complémentaires » exigés en Ifsi public lors de l’inscription. Selon la Fnesi, ils ont augmenté cette année de 58,3 % et oscillent entre une trentaine d’euros et 335 € ! « Certaines étudiantes nous ont indiqué que l’on justifiait ce surplus par la suppression du concours, responsable de restrictions de budget, témoigne Clara Hammer, première vice-présidente en charge de la communication et des relations presse à la Fnesi. Pourtant, les frais relatifs au concours étaient justement censés financer ce dernier ! »
L’organisation étudiante déplore aussi que l’ensemble des frais exigés n’ait pas toujours figuré sur la plateforme Parcoursup. Les étudiantes ont donc eu la mauvaise surprise de se voir réclamer des frais complémentaires lors du retrait de leur dossier. Pour l’heure, 148Ifsi publics ont fait le choix de ne rien exiger au-delà des 170 € de droits d’inscription et les 91 € de CVEC(4).
D’autres frais spécifiques à la formation infirmière, en hausse également, s’ajoutent, comme les tenues (85 €, + 0,2 %), les chaussures (49,31 €, + 3 %), les ciseaux et pinces (10,83 €, + 42,9 %), selon les données de la Fnesi. Une charge injustifiée selon l’organisation, qui estime que tenues et chaussures devraient être fournies gratuitement, puisqu’il s’agit d’équipements de travail(5) tandis que ciseaux et pinces, en tant qu’outils pédagogiques, devraient être pris en charge par la Région. Quant à l’accès aux services du Crous, les difficultés persistent et « concernent surtout les Ifsi délocalisés où aucun service n’est mis en place pour les étudiantes. Par ailleurs, l’université de la Sorbonne a voté cet été de faire payer un supplément de 34 € aux étudiantes infirmières pour accéder à la BU et à l’extranet de l’université », explique Clara Hammer.
Ailleurs, la délivrance de la carte d’étudiant, qui permet d’accéder à ces mêmes services, « se fait très tardivement ou ne se fait pas. Certaines universités nous disent qu’elles ne la délivrent pas aux étudiantes infirmières parce qu’elles ne sont pas encore pleinement intégrées à l’université. » L’universitarisation a encore du chemin à faire.
1- Coût moyen de la rentrée pour un étudiant primo-entrant en licence, sans double inscription, non boursier et décohabitant (ne vivant plus au domicile familial).
2- Voir le détail des modes de calcul dans le dossier de presse « indicateur du coût de la rentrée d’un.e étudiant.e en soins infirmiers, 2019 », accessible sur le site http://fnesi.org
3- Fédération des associations générales étudiantes.Dossier de presse : « Indicateur du coût de la rentrée », à lire sur : bit.ly/2KO1kEH
4- Contribution de vie étudiante et de campus.
5- Au sens de l’article R. 4321-4 du code du travail.