L'infirmière Magazine n° 407 du 01/09/2019

 

RÉMUNÉRATION DES IPA LIBÉRALES

ACTUALITÉS

FOCUS

ADRIEN RENAUD  

Les négociations entre les syndicats d’Idel et la Cnam sur la rémunération des futures IPA libérales se sont poursuivies durant l’été. Une issue heureuse n’est pas encore assurée.

Ça traîne, ça traîne ! Entamées en juin et prévues pour être clôturées mi-juillet, les négociations que mènent la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) et les trois syndicats représentatifs des Idel(1) à propos des infirmières de pratique avancée (IPA) libérales n’avaient toujours pas abouti fin août. L’affaire est pourtant urgente : il s’agit de trouver un modèle économique pour les infirmières qui s’apprêtent à sortir des masters de pratique avancée pour exercer en ville dès le mois de septembre. Mais la dernière proposition de la Cnam - un forfait de 160 € par patient et par an pour une moyenne de quatre visites - semble diviser les syndicats.

Des avis divergents

La FNI est la moins hostile. « On est arrivé au bout de la négociation », affirme Daniel Guillerm, son président. Celui-ci indique que la FNI donnera une réponse définitive d’ici la mi-septembre, mais laisse entendre qu’il voit plutôt d’un bon œil le texte qui se trouve sur la table. « Pour nous, l’important est d’obtenir un statut libéral pour l’IPA, cela doit servir de locomotive au métier socle, détaille-t-il. Fermer cette porte-là, ce serait griller un joker. » Catherine Kirnidis, la présidente du Sniil, estime pour sa part que « la viabilité d’une activité libérale en pratique avancée exclusive » n’est pas assurée avec le tarif proposé par la Cnam. « Il faudrait 365patients par IPA pour obtenir un revenu raisonnable », calcule-t-elle, ajoutant que son syndicat donnera lui aussi une réponse définitive après avoir consulté ses instances. Chez CI, enfin, la position est plus ferme. « Le montant proposé par la Cnam ne donnera pas un revenu suffisant pour des IPA qui ont fait deux ans d’études supplémentaires, et il n’y aura pas grand-monde pour faire ce métier, prévient Ghislaine Sicre, présidente de la structure. On ne signera pas ce texte en l’état. »

Tout se jouera donc dans le poids relatif des trois syndicats. Les règles d’adoption d’un avenant conventionnel permettent à la FNI (ou au Sniil) de signer seule, pourvu que les deux autres syndicats n’exercent pas conjointement leur droit d’opposition. Les paris sont donc ouverts, et la réponse définitive devrait être connue avant la mi-septembre.

1- Convergence infirmière (CI), Fédération nationale des infirmiers (FNI) et Syndicat national des infirmiers et infirmières libéraux (Sniil).