Hiver 1956, François Sandre, 22 ans, gravement brûlé après une violente électrocution, est amputé des deux bras, épaules comprises. Il n’est pas mort, mais est-il vivant ? Après les souffrances atroces endurées à l’hôpital, notamment lors des changements de pansements, vient la nécessité d’apprivoiser ce nouveau corps, de trouver une raison de ne pas se supprimer. Grâce à Nadine, formidable infirmière, puis à la pratique de la natation paralympique, François parvient à renaître. Valentine Goby retrace le combat hors-norme de son héros, à une époque où les soutiens psychologiques sont inexistants et la rééducation limitée, avec finesse et sensibilité, sans jamais sombrer dans la sensiblerie. L’auteur a manifestement effectué un travail de documentation approfondi, tant sur la prise en charge des grands brûlés que sur le handisport, dont elle nous fait partager les premières heures. Ce qui ajoute à l’intérêt de ce roman dont on ne sort pas indemne. L’écriture est riche, dense, parfois poétique. Une valeur sûre de cette rentrée littéraire.
Murène, Valentine Goby, Éd. Actes Sud, 21,80 €