L'infirmière Magazine n° 408 du 01/10/2019

 

HOSPITALISATION DES ENFANTS

ACTUALITÉS

FOCUS

LAURE MARTIN  

La Fédération hospitalière de France (FHF) a rendu public, le 4 septembre, son rapport (1) sur l’accueil des enfants à l’hôpital public. Outre une meilleure écoute des petits patients, la FHF acte la nécessité d’une formation plus approfondie des soignants.

Nous sommes ravis que la FHF se soit saisie de la problématique de l’hospitalisation des enfants et des adolescents », soutient Françoise Galland, directrice et co-fondatrice de l’association Sparadrap (2), qui a participé, avec l’Unaf (3), aux travaux.

La commission des usagers de la FHF a porté ce travail, organisé autour d’une enquête qui a révélé les avancées et les manques dans la prise en charge des deux millions d’enfants et d’ados hospitalisés tous les ans dans une structure publique. Les propositions s’articulent autour de cinq axes : valoriser l’accueil des enfants à l’hôpital ; mieux les informer ; recueillir leur parole ; renforcer la formation des professionnels et coordonner la prise en charge des mineurs non accompagnés.

L’association Sparadrap se félicite des constats dressés dans le rapport, notamment « qu’il soit reconnu comme impératif que des professionnels soignants travaillant dans les services de pédiatrie soient formés à cette spécialité, soutient Françoise Galland. Avec les changements opérés dans la formation des IDE, il n’y a plus de module obligatoire sur la pédiatrie. » L’association plaide pour un cadre normatif à appliquer aux établissements afin qu’un minimum de personnes formées exercent dans les services pédiatriques.

Écouter davantage l’enfant

La présence des parents en salle de réveil ou d’endormissement doit par ailleurs être systématisée. « La situation est actuellement dramatique, s’alarme Françoise Galland. L’enfant se réveille d’une opération, il ne va pas bien et on est encore dans l’idée qu’il ne peut pas avoir ses parents à ses côtés ? Ce n’est plus possible. »

Enfin, Sparadrap se félicite des efforts envisagés pour recueillir la parole de l’enfant, notamment pour le consentement aux soins. « Les soignants sont encore dans la logique de s’adresser aux parents, cela doit changer, assure Françoise Galland. Un questionnaire d’évaluation spécifique pour l’enfant, adapté à sa compréhension, serait une solution. » Et de conclure : « Les services ont encore beaucoup de progrès à réaliser, mais l’hôpital est une grosse ma chine, longue à bouger. »

L’association souhaiterait que le Défenseur des droits rende des comptes sur l’application de la convention des droits de l’enfant et qu’un observatoire soit créé, afin de faire un point tous les cinq ans.

1- Voir : bit.ly/2n6eDaj

2- L’association aide les enfants hospitalisés à avoir moins peur et mal.

3- Union nationale des associations familiales.