Les atteintes aux personnes et aux biens déclarées par les établissements de soins à l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) sont majoritairement liées à des reproches sur la prise en charge.
Dans le détail, les chiffres publiés par l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) sont à manier avec précaution : ils ne reposent que sur les déclarations transmises par les établissements et ne constituent donc pas une photographie exacte de la situation.
Au global, les données restent parlantes : en 2018, 23 360 signalements ont été formulés sur la plateforme de l’observatoire, soit 1 312 de plus que l’an passé.
L’ONVS recense depuis 2005 les incivilités, les faits de violence et les actes malveillants, commis hors du champ des pratiques médicales, dans les établissements de soins et dans les cabinets libéraux (depuis 2011). Chaque déclaration peut comporter plusieurs faits.
L’ONVS décompte ainsi pour l’an passé 25 414 atteintes aux personnes et aux biens, qui se décomposent en 20 330 atteintes aux personnes et 5 084 atteintes aux biens. Pas moins de 2 056 cas concernaient à la fois les biens et les personnes. Les faits sont classés en quatre niveaux de gravité, allant des provocations verbales et des chahuts jusqu’aux violences avec armes et au viol. Près de 74 % des établissements déclarant des faits sont des établissements publics de santé (EPS), et un peu plus du tiers des EPS inscrits sur la plateforme ont déclaré des signalements. La région qui signale le plus de cas de violence est l’Île-de-France, commis dans leur majorité (75 %) dans les établissements de l’AP-HP. On apprend aussi que 18 % des atteintes aux personnes et 2 % des atteintes aux biens sont liés directement à un trouble neuropsychologique (schizophrénie, Alzheimer, etc.).
Si le secteur de la psychiatrie déclare le plus de cas (18 %), les urgences arrivent, sans grande surprise, en seconde position (16 %). Parmi les motifs invoqués, tous secteurs confondus, des désaccords sur la prise en charge du patient arrivent en tête (59 % des cas), loin devant le temps d’attente (13 %).