La campagne de vaccination contre la grippe a débuté le 15 octobre. L’Assurance maladie fournit quelques clés aux professionnels de santé.
Les Français sont convaincus de l’intérêt de la vaccination contre la grippe mais ils ne se font pas toujours vacciner quand il le faudrait. Ce curieux paradoxe a été rappelé par l’Assurance maladie à la veille du lancement de la campagne de vaccination saisonnière, qui a débuté, comme chaque année, le 15 octobre. Elle a identifié trois freins principaux à la vaccination : le fait de se considérer en bonne santé, les doutes sur l’efficacité de la vaccination et les craintes sur les risques supposés de cette dernière.
Les professionnels de santé ont donc besoin d’arguments. « Face à l’hésitation vaccinale, on peut notamment s’appuyer sur les données chiffrées hebdomadaires de Santé publique France durant la période épidémique », a recommandé Henri Partouche, médecin généraliste à Saint-Ouen (93)(1). Ainsi, par exemple, lors de l’épidémie de l’hiver 2018-2019, 65 622 passages aux urgences ont été recensés pour syndrome grippal, dont 10 723 ont conduit à une hospitalisation, tandis que 9 900 décès ont été attribués à la grippe en 2019. « Il est important de rappeler que, même si elles se sentent en bonne santé, les personnes de plus de 65 ans, les personnes atteintes d’une maladie chronique ainsi que les femmes enceintes, sont plus vulnérables face au virus de la grippe », note le Pr Bruno Lina, chef du service de virologie de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon(2). En effet, seulement 7 % des femmes enceintes ont été vaccinées contre la grippe en 2016(3). À ceux qui doutent de l’efficacité du vaccin, on répondra que « le niveau d’efficacité est de l’ordre de 60 à 65 %, avec des variations selon les souches circulantes, détaille Bruno Lina. Mais il faut aussi expliquer que si un sujet vacciné est touché par la grippe, il sera moins à risque de complications. » Au sujet des craintes sur la sécurité des vaccins, on indiquera que « des milliards de vaccins contre la grippe ont été distribués, on ne peut plus discuter son innocuité », insiste le Pr Lina. Les réactions indésirables restent « bénignes et transitoires », la plus fréquente étant la douleur au niveau du site d’injection, qui concernerait 40 à 50 % des adultes.
1 - Henri Partouche est aussi membre du Haut Conseil de la santé publique.
2 - Il est aussi directeur du Centre national de référence des virus des infections respiratoires.
3 - Alors qu’il leur est recommandé depuis 2012.