Pour ses dix ans, l’Observatoire sociétal des cancers se penche sur l’épreuve du parcours de soin. Bilan mitigé.
Principal enseignement de l’enquête(1) commanditée par la Ligue contre le cancer : le dispositif d’annonce reste insuffisamment appliqué dans son intégralité. Une personne sur 10 n’a pas bénéficié d’une annonce faite par un médecin et 34 % des personnes malades n’ont pas eu droit à un entretien avec une infirmière après le diagnostic, alors qu’elles ont pour mission de traduire le vocabulaire médical resté incompris. Un tiers des sondés « déclarent spontanément que l’annonce est le moment le plus difficile à vivre de l’ensemble du parcours de soins ». Les participants à l’enquête lui ont attribué une note moyenne de 3,2 sur 10. Quant à celle donnée au parcours de soin dans sa globalité, elle n’est que de 6,1 sur 10, révélant un vécu mitigé des répondants. Près de 36 % expriment « un très bon ressenti global » tandis que 28 % rapportent « une très mauvaise expérience ». Autre point marquant : les inégalités sociales et économiques retentissent fortementsur le parcours de soin. Les personnes malades qui sont peu diplômées ou dont les revenus du foyer sont faibles témoignent de plus grandes difficultés d’accès aux droits (31 % abandonnent certaines démarches car trop fastidieuses) et aux soins au cours de leur traitement. Elles ont de surccroît davantage de difficultés à communiquer avec les soignants.
Face à ces constats, la Ligue contre le cancer propose, outre le respect des modalités légales d’annonce du cancer, de faire systématiser le bilan social lors de l’annonce et de réduire les restes à charge.
1 - Enquête « Face au cancer, l’épreuve du parcours de soin », réalisée numériquement et par questionnaire du 7 août au 19 octobre auprès de 2649 personnes atteintes de cancer.