DIABÈTE DE TYPE 1
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Pour les patients atteints d’une forme sévère de diabète de type 1, la greffe d’îlots de Langerhans est une piste thérapeutique très prometteuse. Sans guérir la maladie, ce traitement innovant améliore considérablement la qualité de vie des patients.
En France et à l’étranger, les recherches sont nombreuses pour améliorer la prise en charge des patients atteints de diabète de type 1. Une équipe Inserm de Lille explore la transplantation d’îlots de Langerhans, une technique qui fait l’objet d’une publication dans la revue Diabete Cares(1) et d’une mise au point dans The Lancet(2). Ces îlots sont des petits amas de 1 000 à 2 000 cellules, présents dans le pancréas. Un type spécifique de cellules des îlots, les cellules béta, sont chargées de produire l’insuline. Chez les personnes atteintes de diabète de type 1, elles sont détruites par un processus auto-immun et ne peuvent plus apporter l’insuline. « Les thérapies du diabète ont beaucoup évolué, rappelle Christian Boitard, directeur de l’institut thématique Inserm « physiopathologie, métabolisme, nutrition ». Il a fallu quatre-vingts ans pour obtenir une insuline qui fonctionne en thérapeutique sans trop d’inconvénients. Mais alors que les molécules d’insuline secrétées par le pancréas ont une durée de vie de quelques minutes, les insulines dites d’action rapide injectées sous la peau ont une durée d’action de trois ou quatre heures. Pour certains patients, il est difficile de contrôler la glycémie. C’est pour cela que nous cherchons des alternatives. »
Parallèlement aux approches technologiques (pompes à insuline, capteurs de glucose et, bientôt, pompes en boucle fermée), l’approche biologique de la greffe d’îlots de Langerhans génère beaucoup d’espoirs. La technique concerne seulement les patients atteints des formes de diabète les plus sévères - sujets à des hypoglycémies fréquentes ou non ressenties, conduisant à un risque vital. L’idée est de leur amener les cellules pancréatiques capables de mesurer le taux de glycémie et délivrer de l’insuline en temps réel. « Les greffons proviennent de sujets décédés en état de mort cérébrale, explique François Pattou, chirurgien et co-auteur de l’étude, menée sur 28 patients greffés. Les cellules sont mises dans une poche de transfusion et greffées au malade par simple injection, après la mise en place d’un petit cathéter pour aborder la veine du foie. »
Le foie est un choix stratégique pour les médecins. « C’est un organe accessible, alors que le pancréas est un organe profond, qu’on n’aime pas manipuler », admet le chirurgien. Les cellules s’y implantent facilement, sont revascularisées et commencent à remplir leur fonction. « En deux, trois semaines, les patients voient leur équilibre glycémique s’améliorer, et tous peuvent arrêter l’insuline », note François Pattou. Un traitement immunosuppresseur est indispensable pour éviter le rejet de greffe. Avec les années, certains malades ont besoin de refaire appel à de petites doses d’insuline injectable en “bouée de secours”, mais ne souffrent plus d’hypoglycémie et retrouvent leur autonomie. « Dix ans après la greffe, 75 % des patients ont encore des îlots fonctionnels. Et 25 % restent sans insuline, rapporte le chirurgien. Mais attention, on ne guérit pas le diabète : on le met entre parenthèses en restaurant une insulinosécrétion au prix du traitement antirejet. » La greffe concernerait une centaine de patients par an. « Nous arrivons au bout du processus d’innovation thérapeutique et espérons un remboursement par l’assurance maladie dans les mois qui viennent », conclut François Pattou.
1 - À consulter sur : bit.ly/37mtArc
2 - À consulter sur : bit.ly/332xxOH