L’année 2019 s’achève dans un concert de mécontentement, de revendication et de frustration. Le nouveau train de mesures pour l’hôpital annoncé par le gouvernement après une mobilisation historique n’a pas convaincu. Les soignants n’ont pas vraiment le sentiment d’être compris ni entendus. Ce qui bloque en particulier, c’est bien le manque de reconnaissance, exprimé pourtant de manière récurrente à chaque mouvement social, dans les Ehpad et les hôpitaux. Reconnaissance qui passe par de meilleurs salaires.
Sur ce plan, c’est toujours la même antienne. Même quand il s’agit de valoriser la montée en compétence, nos dirigeants se font tirer l’oreille. Le cas des infirmières de pratique avancée hospitalières en est encore une illustration. Très inquiètes, elles ne savent toujours pas au moment où nous mettons sous presse le montant de leur rémunération. Les premières IPA diplômées sont pourtant déjà prêtes à prendre leurs fonctions… Dans ce contexte morose, on voudrait pouvoir se réjouir de la création de ce nouveau métier qui fait évoluer la profession et suscite un véritable engouement. Les candidates ont été nombreuses cette année à postuler pour suivre le master de pratique avancée (lire p. 20). Les universités se sont largement saisies de cette opportunité. Le succès gagne même le grand public, si l’on en croit le baromètre Odoxa(1), 84 % des Français sont pour l’accentuation de la pratique avancée par des infirmières, devant les pharmaciens (62 %). Très attendu dans les services comme en ambulatoire, il ne faudrait pas que ce bel élan soit rompu et fasse un flop, faute de reconnaissance à la hauteur des responsabilités grandement majorées. Pourquoi avoir soutenu la pratique avancée si ce n’est pour permettre son déploiement ?
1 - « La prise en charge du grand âge et de la dépendance » à lire sur : bit.ly/33iPhFJ