Une patiente présente une récidive de cancer du sein avec atteinte ganglionnaire et apparition d’un nodule qui évolue en une plaie ulcérée. Un protocole est mis en place par l’équipe de plaies et cicatrisation.
→ Mme G., 88 ans, souffre de troubles cognitifs et a des difficultés à se mobiliser. Elle a été traitée pour un cancer du sein droit hormono-dépendant en 2011. Elle a reçu un traitement anti-hormonal en pré-opératoire qui a permis une diminution de la tumeur. Elle a ensuite été opérée pour une mastectomie partielle et un curage axillaire. Cette chirurgie a été suivie d’une radiothérapie puis d’un nouveau traitement anti-hormonal.
→ En 2016, Mme G. présente une récidive du cancer au niveau du sein gauche avec atteinte ganglionnaire et un nodule de perméation non ulcéré à la peau alors qu’elle prend encore son traitement anti-hormonal. Le traitement est donc modifié par une autre hormonothérapie.
L’équipe plaies et cicatrisation décide de mettre en place une surveillance régulière du nodule sous-cutané non ulcéré. Une hydratation locale avec un émollient est alors conseillée pour limiter les symptômes comme les démangeaisons ou la sécheresse cutanée, ainsi que pour éviter l’apparition de croûtes qui pourraient former une plaie. Ce protocole de soins est transmis aux infirmières libérales qui prennent déjà en charge la patiente à domicile pour une aide à la toilette.
Mme G. bénéficie d’hospitalisations programmées tous les trois mois en hôpital de jour, avec réévaluation de la situation médicale par l’équipe pluridisciplinaire. À l’occasion de ces hospitalisations, l’équipe plaies et cicatrisation se déplace pour réévaluer l’aspect local du nodule et adapter les soins locaux si besoin. Il est également possible que la patiente soit revue dans l’intermédiaire de ces hospitalisations en consultation infirmière plaies et cicatrisation si besoin.
Devant la progression du cancer, et après évaluation en oncogériatrie, une chimiothérapie orale est décidée. L’évolution de la maladie s’accompagne de la progression du nodule au niveau du sein gauche, qui se présente maintenant comme une plaie ulcérée superficielle peu exsudative.
→ Un nouveau protocole est mis en place par l’équipe de plaies et cicatrisation. Il consiste :
– à nettoyer la plaie à l’eau et au savon, comme pour une autre plaie chronique, sous la douche autant que possible ;
– à retirer avec des pinces les petites croûtes qui peuvent causer un inconfort. Les infirmières spécialisées conseillent d’appliquer un peu de vaseline sur les croûtes quinze minutes avant le soin pour les ramollir et faciliter leur retrait, tout en précisant que la vaseline ne doit plus être présente après le soin au risque de favoriser une macération ;
– à recouvrir la plaie avec un hydrocellulaire non adhésif, micro-adhérent mais sans bordures adhésives, pour éviter les traumatismes sur une peau fragile ;
– à renouveler le pansement tous les jours ou à un rythme adapté à l’aide à la toilette de la patiente.
→ Un suivi à distance est instauré par l’équipe de plaies et cicatrisation avec les proches et les infirmières intervenant à domicile, sous forme d’échanges téléphoniques ou de transmissions de photos de la plaie.
La chimiothérapie orale a permis de stabiliser le cancer et la plaie. Le protocole de soins de plaie est donc maintenu puisqu’il est bien toléré par la patiente et participe à améliorer sa qualité de vie. L’objectif étant désormais de maintenir la plaie propre et de gérer la survenue d’éventuels symptômes associés (douleur, odeur, saignements…).