L’AMÉNAGEMENT DES ÉTUDES ACTÉ - L'Infirmière Magazine n° 413 du 01/03/2020 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Magazine n° 413 du 01/03/2020

 

ÉTUDIANTS EN SOINS INFIRMIERS

ACTUALITÉS

FOCUS

LAURE MARTIN  

Les étudiants en soins infirmiers ont désormais la possibilité de demander un aménagement de leurs études en cas d’activités complémentaires, après la publication d’un arrêté le 25 janvier au « Journal officiel ». Explications.

La loi relative à l’orientation et à la réussite des étudiants (ORE) de mars 2018 a créé le Régime spécial d’études (RSE) permettant une adaptabilité des parcours pour les étudiants. Jusqu’à présent, cette mesure n’était pas étendue aux ESI. L’arrêté du 25 janvier change la donne.

Désormais, un ESI qui travaille en dehors de ses études au moins dix heures par semaine, qui est engagé dans une association au niveau national, engagé dans plusieurs cursus, entrepreneur, artiste, sportif de haut niveau, enceinte, chargé de famille ou en situation de proche aidant, en situation de handicap, à besoins éducatifs particuliers ou en situation de longue maladie, peut suivre sa formation en demandant un planning adapté. Des aménagements peuvent être apportés, en fonction des besoins, sur l’emploi du temps, sur la durée du cursus d’études ou encore sur les modalités d’enseignement et de contrôle des connaissances. Pour en disposer, les ESI doivent adresser leur demande à la section pédagogique de leur Ifsi. La décision fait l’objet d’un contrat pédagogique annuel signé par l’ESI et la direction de l’Ifsi.

Décision au cas par cas

Si cette mesure s’applique désormais de plein droit, une difficulté ne doit pas être sous-estimée. « À la différence des formations purement magistrales, nos formations professionnalisantes impliquent des travaux dirigés (TD) et des stages, rappelle Florence Girard. L’objectif des TD par exemple est de permettre aux ESI de vivre la concertation et la dynamique de groupe. Une adaptation de l’emploi du temps questionne donc sur l’organisation à mettre en place pour ne pas pénaliser l’étudiant dans son apprentissage. » La section pédagogique va devoir réfléchir à l’aménagement et au contrat qui va être passé avec l’ESI de manière à ne pas le mettre en difficulté avec ses études. « Il va falloir conjuguer l’aspect humain et l’aspect pédagogique, cela va être un challenge », reconnaît-elle.

En attendant, cette souplesse accordée aux ESI est bien accueillie. « C’est une victoire, se félicite Félix Ledoux, président de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Elle accorde aux étudiants en soins infirmiers les mêmes droits qu’aux étudiants des universités. » « Cette mesure, reconnaissance supplémentaire pour nos étudiants, permet d’harmoniser les réflexions des directeurs d’instituts de formation en soins infirmiers face aux demandes des étudiants », renchérit Florence Girard, présidente de l’Association nationale des directeurs d’écoles paramédicales (Andep).