Si chère mémé

Alain, quadragénaire loser et attachant, dont rien ne semble vouloir troubler le calme plat de sa carrière d’acteur, rend visite chaque dimanche à sa grandmère, aux Magnolias. Ce petit-fils aimant préfère dire que ses visites lui donnent bonne conscience. Pourtant, son attachement est criant, nourri par nombre de souvenirs d’enfance touchants, de moments simples et forts, inscrits dans son patrimoine émotionnel. Une pudeur excessive n’entrave pas leur confiance mutuelle, et n’empêche pas quelques surprises. Un jour, la grand-mère lâche un « Je t’aime », pour la première fois, à son petit-fils interdit, puis négligemment : « Aide-moi à mourir ». Dès lors, Alain essaie de savoir que faire de cette demande, ce qu’elle signifie. Quelques échanges hilarants, lorsque le petit-fils demande à sa grand-mère : « Tu n’étais pas heureuse avec Pépé ? », laquelle lui répond : « Il a toujours été là, c’était comme un bras ou une jambe, on n’aime pas une jambe, on vit avec. Et puis, un jour, on vous l’enlève et tout devient bancal », avant d’éclater de rire. Un roman drôle et touchant.

SYLVIE GERVAISE

Les magnolias Florent oiseau, Éd. Allary 17,90  €