RENCONTRE AVEC
CARRIÈRE
PARCOURS
Je peux inclure la pratique avancée dans toutes les missions que j’instaure auprès des patients et leur famille.
Je suis Roumaine d’origine, et lorsque j’étais plus jeune, il était possible d’intégrer un lycée professionnel pour suivre un cursus infirmier, explique Mirela Vlasie. C’est le parcours que j’ai suivi même si, à l’origine, je souhaitais devenir institutrice. Un défaut de prononciation m’en a empêché… » Après une équivalence post-lycée, elle devient infirmière à 20 ans, et débute le métier dans un centre de rééducation pour les enfants abandonnés avec handicaps physiques et psychiques, juste après la chute de Nicolae Ceau ?escu. Elle rencontre alors son mari et le suit en France, où elle n’a pas le droit d’exercer son métier d’infirmière car, à l’époque, la Roumanie ne fait pas partie de l’Union européenne. « J’ai pensé que c’était l’occasion de reprendre mes études et de devenir ingénieur, raconte-t-elle. J’ai débuté une formation en alternance avec la Roumanie, mais là aussi, faire valoir l’équivalence en France était compliqué. J’ai finalement décidé de reprendre mes études en soins infirmiers, pour exercer de nouveau mon métier. »
→ Le choix de la psychiatrie. C’est à l’institut de formation en soins infirmiers Virginie-Olivier, de l’hôpital Sainte-Anne à Paris, que Mirela Vlasie suit ses études de 2003 à 2006. « J’ai alors découvert la psychiatrie et j’ai décidé d’exercer dans cette spécialité, souligne l’infirmière. La technique des soins en tant que telle ne m’intéresse pas particulièrement, c’est davantage le rapport à l’autre qui me plaît dans mon métier. » En arrivant sur le terrain, les premiers mois sont difficiles. « Mais heureusement, je travaillais avec des IDE qui avaient suivi la formation spécifique de psychiatrie, et ils m’ont formée », raconte-t-elle. Après plusieurs années d’exercice, elle souhaite parfaire sa formation et suivre un master en sciences cliniques à l’université de Saint-Quentinen-Yvelines. « Financièrement, mon service ne pouvait pas m’accompagner dans mon projet, ce qui était en revanche le cas du service de pédopsychiatrie, que j’ai rejoint en 2016 », explique-t-elle. Et de poursuivre : « Après dix années passées en psychiatrie, c’est intéressant de faire autre chose, de voir d’autres façons d’exercer. À la différence de la psychiatrie, en pédopsychiatrie, on ne peut pas dissocier le patient de sa famille. C’est une approche qui me plaît. »
→ Vers la pratique avancée. Son master en sciences cliniques lui permet de suivre une validation des études supérieures (VES) pour devenir infirmière de pratique avancée. Elle suit ce cursus depuis septembre 2019 en psychiatrie et santé mentale. En parallèle, elle occupe un poste transversal avec des missions en pratique avancée dans trois domaines. Elle réalise tout d’abord l’évaluation des enfants présentant un trouble du spectre autistique, suit leur parcours de soins et assure l’accompagnement des patients et de leur famille. « Je suis titulaire d’un diplôme universitaire (DU) d’éducation thérapeutique du patient (ETP) depuis sept ans, j’ai donc également instauré des séances d’ETP en pédopsychiatrie. » Mais prochainement, elle devrait se positionner en seconde ligne et ne plus dispenser d’ateliers mais accompagner ses collègues à leur mise en place. Enfin, Mirela Vlasie va également déployer la télémédecine en pédopsychiatrie. « Je peux inclure la pratique avancée dans toutes les missions que j’instaure auprès des patients et leur famille, indique-t-elle. Je vais pouvoir initier des suivis sur orientation du médecin, avant même qu’il ne rencontre les patients. C’est un avantage pour les enfants car, comme cette offre de soins n’est pas sectorisée, les délais d’attente sont longs. »
En attendant le bilan complet du médecin, l’IPA peut élaborer un programme pour la guidance parentale, puis, lorsque le bilan est posé, assurer le suivi et l’application des recommandations. « Lorsque je serai officiellement IPA, je pourrai intervenir dans le cadre de la prescription », se félicite Mirela Vlasie. En attendant, elle travaille avec sa chef de service à l’élaboration de son protocole d’organisation.
1996 : obtient son diplôme d’infirmière en Roumanie.
1999 : arrivée en France.
2006 : sort diplômée de l’Ifsi Virginie-olivier de l’hôpital sainte-anne (Paris).
2013 : obtient son du en éducation thérapeutique et maladies chroniques (Université Diderot, Paris VII).
2017 : obtient son master en sciences cliniques à l’université de saint-Quentin-en-Yvelines.
2019 : effectue une VES en psychiatrie et santé mentale pour devenir IPA.