Le service sanitaire des étudiants en santé (SSES) a un an. Dans un avis publié fin juillet(1), le Haut Conseil de santé publique (HCSP) propose plusieurs améliorations du dispositif.
Déployé à la rentrée 2018-2019, le SSES prévoit que les étudiants en santé mènent des actions de prévention auprès de publics identifiés comme prioritaires. Pour les étudiantes en soins infirmiers, il se déroule en deuxième année sur une durée équivalente à six semaines à temps plein. Les thématiques à aborder concernent l’alimentation, l’activité physique, les addictions, la santé sexuelle. En 2019, 75 % des actions du SSES ont été conduites au sein d’établissements d’enseignement ou d’écoles relevant de l’Éducation nationale. Les actions menées par les étudiants en santé ont majoritairement concerné les adolescents entre 13 et 18 ans en milieu scolaire.
La mobilisation des acteurs a été rapide. Les agences régionales de santé (ARS) et rectorats ont autorisé la venue des étudiants dans les établissements scolaires. Quant aux universités et aux instituts de formation des étudiants en santé, ils ont inscrit le SSES dans leur cursus. Ce maillage semble encore « à géométrie variable » selon les régions, indique le Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Ses experts mettent en effet en garde face au manque d’articulation entre les acteurs. Il propose de clarifier le positionnement du SSES en région pour éviter des « actions low cost », mais aussi de concurrencer d’autres actions portées par des acteurs déjà présents sur le territoire.
L’organisation du SSES a dû se faire à moyens constants, et « l’absence de budget dédié à la mise en place des actions et l’importante charge de travail induite reposant sur un petit nombre d’intervenants sont apparues comme des éléments de fragilité du dispositif », souligne le HCSP. Du côté des équipes pédagogiques, qui « semblent généralement peu familiarisées (…) à la pratique d’actions de prévention sur le terrain », la mise en place s’est avérée « chronophage et complexe », et ce toujours à moyens constants, dans les IFSI comme ailleurs. Dans certaines régions, des portails et/ou des plate formes mutualisant des ressources pédagogiques et les lieux d’action ont vu le jour. Le HCSP plébiscite ces outils numériques pouvant faciliter l’organisation des services sanitaires. Malgré ces points à peaufiner, il faut, selon le Haut Conseil de santé publique, « maintenir et consolider » le SSES, et en renforcer la dimension d’interprofessionnalité. « C’est un dispositif prometteur et apprécié des étudiants (…) inducteur d’une forte dynamique intersectorielle et multi-acteurs en région ».
1- Avis publié en amont d’un rapport d’étape à venir en septembre, et en attendant le rapport final prévu en septembre 2022. bit.ly/3hg6uY4