JE ME FORME
PRISE EN CHARGE
Outre le traitement déplétif par des saignées, quelques adaptations nutritionnelles peuvent contribuer à la gestion de la maladie. Sachant que ces modifications n’ont qu’une influence minime et qu’une diète faible en fer permet une diminution de 14 à 28 mg du taux de fer par semaine contre 250 mg par semaine avec des saignées. Aucun régime alimentaire n’est recommandé pour optimiser le traitement, ni pour espacer le rythme des saignées.
Il existe deux types de fer dans notre alimentation : le fer héminique, issu des aliments d’origine animale (viande, volaille et poisson), et le fer non héminique d’origine végétale. Le fer héminique est la forme la mieux absorbée par l’organisme. En général, les viandes rouges contiennent des quantités plus élevées de fer héminique que la volaille ou le poisson, mais les abats, huîtres et moules sont les plus grandes sources de fer héminique. Il est recommandé de consommer avec modération les aliments naturellement riches en fer et facilement assimilables. Le vin, le boudin noir, les abats, les viandes rouges, les coquillages, les fruits oléagineux (amandes…) et les légumes secs (lentilles…) ou le cacao sont à limiter. Quant aux aliments enrichis ou supplémentés en fer, ils ne devraient pas être consommés. Il s’agit essentiellement de certaines céréales, boissons et barres énergétiques contenant parfois de grandes quantités de fer.
• Ne pas écarter les fruits et légumes frais contenant de la vitamine C. Ne pas non plus limiter la consommation de légumes et fruits riches en vitamine C, comme les poivrons rouges, les kiwis, les oranges ou le brocoli, mais les manger de préférence entre les repas.
• Éviter les aliments industriels enrichis en vitamine C (boissons énergisantes, jus de fruits…). Les suppléments de multivitamines contenant du fer et la vitamine C sous forme pharmaceutique doivent être évités.
La consommation d’alcool doit être contrôlée en raison de sa toxicité hépatique et cardiaque, qui risque d’aggraver ou de favoriser les complications. Les personnes atteintes d’hémochromatose et qui présentent des concentrations d’enzymes hépatiques élevées ou des dommages au foie comme une cirrhose doivent supprimer l’alcool. Il faut envisager une prise en charge en cas de consommation excessive (cures de sevrage, prise en charge psychologique…).
À tous les stades de la maladie, la vaccination contre l’hépatite B prévient le risque d’infections hépatiques et limite donc les facteurs de risques hépatiques liés à l’hémochromatose.
Boire du thé pendant un repas diminuerait l’absorption du fer. Notamment en raison des tanins (polyphénols) que l’on retrouve dans le thé et, dans une moindre mesure, dans le café. Traditionnellement, on conseille donc aux patients de boire une ou deux tasses de thé bien infusé au cours du repas.
L’adoption d’un moyen de contraception qui diminue ou stoppe les menstruations n’est recommandée que si les règles sont très abondantes. Associées aux saignées, ces dernières peuvent entraîner une anémie. En fonction du mode de contraception, il peut être nécessaire d’adapter la fréquence des saignées en conséquence.
M. L. se plaint d’une fatigue presque constante et sa sœur est atteinte d’hémochromatose. Le médecin lui a donc prescrit des examens pour évaluer son taux de fer. M. L. vous montre un tube de vitamine C qu’il utilise habituellement en automédication pour lutter contre la fatigue. Vous l’informez que les examens pourraient révéler une surcharge en fer liée à une hémochromatose, ce qui expliquerait la fatigue. Dans ce cas, la consommation de vitamine C sous forme pharmaceutique ou d’aliments enrichis en vitamine C devra être évitée car elle favorise l’absorption du fer qui serait déjà en excès dans l’organisme.