JE ME FORME
PRISE EN CHARGE
La saignée thérapeutique, ou phlébotomie, est un acte simple, similaire à un don du sang. Elle est effectuée par une infirmière sur prescription médicale qui précise : le volume à soustraire, le rythme des saignées et l’objectif de la ferritine à atteindre. En ville, le patient a besoin d’une ordonnance pour pouvoir se procurer un kit de saignée en pharmacie.
• Le patient ne doit pas être à jeun et ne doit pas avoir fait d’effort physique important avant le prélèvement ;
• conseiller au patient de prendre une ration hydrique importante (environ 500 ml d’eau et/ou jus de fruits) ;
• installation du patient en position semi-allongée ;
• prise des constantes : pouls, tension artérielle. Une TA. à 10 impose de différer le soin ;
• vérification du taux d’Hb sur le dernier bilan sanguin réalisé quelques jours avant. Si l’Hb est. à 11 g/dl la saignée n’est pas réalisée.
• à domicile, l’infirmière libérale s’assure d’avoir le nom et les coordonnées du médecin prescripteur pour le joindre en cas de problème lié à la saignée.
→ Au domicile : Nadine Boissard, infirmière libérale à Limoges, essaie de programmer ce soin en fin de matinée. « Vers 13 heures, le patient a déjà déjeuné. Et si le soin doit être exceptionnellement prolongé, ça ne décale pas les rendez-vous suivants ». Quant à l’installation du patient, « l’infirmière à domicile doit aussi anticiper un éventuel malaise, car il ne sera pas facile de déplacer un patient mal installé, surtout s’il n’y a pas d’autre personne à la maison. Le patient peut être installé au lit ou au fauteuil. »
• Ponction au pli du coude, bras incliné vers le bas ;
• laisser le sang s’écouler durant 10 à 15 minutes dans la poche de prélèvement placée en déclive ;
• des prises de sang sont possibles à partir du dispositif de prélèvement ;
• surveillance du patient pour dépister tout signe de malaise vagal (sueurs, pâleur…).
• Compression du point de ponction ;
• le patient reste au repos 15 à 30 minutes ;
• surveiller le pouls et la pression artérielle ;
• compenser la perte sanguine par 500 ml de liquide (eau, jus de fruits…) ou, a minima, une quantité équivalente au volume soustrait, et une collation. Ce temps de récupération est important pour le patient ;
• rappeler au patient de ne pas faire d’effort physique après la saignée.
→ Au domicile : L’infirmière conseille au patient de manger et de boire, de rester au repos et de ne pas sortir tout de suite, sauf s’il est accompagné.
La durée du prélèvement lui-même est de 10 à 15 minutes.
→ Au domicile : « Avec l’installation du patient, la préparation du matériel et la réalisation de la saignée, l’ensemble du soin dure environ une demi-heure et peut durer presque une heure avec un patient en mauvais état veineux », observe Nadine Boissard, précisant qu’en général, « cette durée peut être anticipée avec les patients réguliers ». Mathieu Marche préconise de « ne pas descendre en dessous d’un minimum de quinze à vingt minutes pour le prélèvement afin de prévenir le risque d’hypotension et de malaise, y compris pour des patients qui n’ont pas eu de problème à l’hôpital ».
L’infirmière est responsable de la traçabilité de son acte : date, heure, quantité prélevée, réactions éventuelles du patient. Elle utilise si possible le carnet de suivi spécifique pour l’hémochromatose génétique édité par l’Assurance maladie.
Je cote à la nomenclature
• Saignée : AMI5 +/- indemnité forfaitaire de déplacement (IFD), selon l’article 1er « Prélèvements et injections » du Chapitre I « Soins de pratique courante » de la Nomenclature générale des actes professionnels (NGAP). • Saignée + prélèvement sanguin : AMI 5 + AMI 1,5/2 +/- IFD (si besoin).
Mathieu Marche, infirmier référent auprès de la société Alair & AVD.
À cause d’un mauvais état veineux ou d’une tubulure bouchée, il arrive que la saignée soit incomplète, inférieure au volume indiqué sur le protocole du médecin prescripteur. Lorsque le prélèvement est inférieur à la moitié du volume prescrit, il faut repiquer. À plus de la moitié du volume prescrit :
• lorsque l’infirmière sait qu’elle a ponctionné une veine peu performante, il est possible de repiquer ailleurs pour terminer le prélèvement ;
• chez un patient au mauvais capital veineux ou à l’état général dégradé, il est préférable de noter le volume prélevé dans le carnet de suivi. Le médecin peut alors demander de compléter la saignée dans les jours qui suivent, pour que ce soit mieux supporté par le patient ;
• à domicile, il faut toujours disposer d’un deuxième set de saignée pour pallier une éventuelle défaillance.