JE ME FORME
PRISE EN CHARGE
L’hémochromatose est une maladie génétique caractérisée par une hyperabsorption intestinale de fer. L’excès de fer dans l’organisme détruit peu à peu les organes où il se dépose. Une personne sur 300 serait porteuse de la principale anomalie génétique prédisposant à sa survenue, soit environ 200 000 personnes en France.
Les hémochromatoses héréditaires (HH) sont caractérisées par une accumulation progressive de fer dans l’organisme jusqu’à une surcharge toxique. Chaque type d’HH correspond à une mutation génétique spécifique.
L’hémochromatose héréditaire de type 1 ou hémochromatose HFE1, aussi dite “classique” ou “primitive”, représente 95 % des cas d’HH. Elle atteint exclusivement les populations de peau blanche chez qui elle représente la maladie génétique la plus fréquente en France. Elle est due à des mutations du gène HFE1 qui provoquent un déficit d’hepcidine, peptide synthétisé par le foie qui joue un rôle majeur dans la régulation de l’absorption intestinale du fer alimentaire. En France, une personne sur trois cents est porteuse de cette anomalie génétique.
Beaucoup plus rares, d’autres types d’HH sont liés à d’autres mutations géniques. On peut citer les hémochromatoses de type 2 (dite « hémojuvénile » car elle atteint les sujets jeunes), de type 3, due à une mutation du gène TFR2 codant sur le récepteur 2 de la transferrine, ou encore de type 4 par mutation du gène de la ferroportine. Elles correspondent à des affections rares, voire exceptionnelles, dont l’expression clinique et le traitement peuvent différer d’un cas à l’autre.
Normalement, sur les 10 à 20 mg de fer apportés quotidiennement par une alimentation équilibrée, seuls 1 à 2 mg sont absorbés au niveau du duodénum.
Le maintien à l’équilibre de la quantité de fer présente dans l’organisme sain est assuré par l’hepcidine qui agit comme une hormone de régulation de l’absorption intestinale du fer. En cas d’hémochromatose HFE1, une trop faible production d’hepcidine peut avoir pour conséquence :
> une absorption excessive du fer d’origine alimentaire au niveau de l’intestin, jusqu’à 5 à 8 mg/jour au lieu des 1 à 2 mg absorbés en temps normal ;
> une accumulation du fer dans les organes et les tissus qui peut atteindre 20 à 30 g dans les formes sévères au lieu des 3 à 4 g de fer présents dans l’organisme sain.
Dans l’hémochromatose, le fer absorbé en excès dépasse les capacités de stockage de l’organisme et devient cytotoxique. Le fer accumulé sous la forme de dépôts de ferritine au niveau de différents organes tels que le foie, la rate, le pancréas, le cœur et la peau entraîne une détérioration progressive de leur fonctionnement, d’autant plus que le diagnostic est tardif.
Lorsqu’elles sont présentes, les manifestations cliniques de la maladie sont très variables selon les individus, tant au niveau des symptômes que de leur sévérité ou de leur âge d’apparition. Cette variabilité est liée :
- au sexe : les hommes sont préférentiellement atteints, 3 hommes pour 1 femme, et plus précocément, autour de 40 ans pour les hommes et de 50 ans pour les femmes ;
- à des facteurs génétiques : qui conditionnent l’intensité de la surcharge en fer ;
- à l’environnement : hépatopathie préexistante, alcoolisme, alimentation riche en fer, tabagisme, porphyrie cutanée, syndrome dysmétabolique…
Quatre étapes peuvent être distinguées (1).
> Une première phase de latence : durant les vingt premières années de la maladie, classiquement jusqu’à l’âge de 20 ans, l’accumulation du fer dans l’organisme n’est pas très importante et ne donne pas de symptômes.
> Une deuxième phase biologique : de l’âge de 20 à 40 ans environ, la maladie provoque une véritable surcharge de fer révélée par les examens, toujours asymptomatique.
> Une troisième phase symptomatique : sans traitement, la progression de la maladie se manifeste par des symptômes précoces de type fatigue chronique parfois associée à une dépression et à une perte de poids, douleurs articulaires et, plus tardivement, brunissement de la peau (mélanodermie).
> Une phase de complication : surviennent ensuite les manifestations cliniques tardives et les complications au niveau de différents organes.
Elles apparaissent lorsque le diagnostic est tardif, et se manifestent par des atteintes :
> articulaires : l’accumulation de fer dans les articulations provoque des arthropathies dans 30 à 50 % des cas. La plus typique est l’arthrite chronique touchant les 2e et 3e articulations métacarpo-phalangiennes. Elle se manifeste par une “poignée de main douloureuse”. Autres localisations : poignets, genoux, chevilles…
> endocriniennes ;
> diabète insulinodépendant retrouvé chez un quart des patients ;
> hypogonadisme pouvant provoquer une impuissance masculine et, chez la femme, une perte de libido et une ostéoporose ;
> la survenue d’hypothyroïdies est plus fréquente qu’en population générale ;
> cutanées : la mélanodermie (coloration foncée de la peau) est un signe typique, en particulier au niveau de la muqueuse buccale, des parties exposées à la lumière (visage, cou, bras…) et des parties génitales. Peau fine, pertes de cheveux, ongles cassants sont aussi observés ;
> hépatiques : une élévation des transaminases et/ou une hépatomégalie concernent 95 % des patients symptomatiques. L’évolution vers une cirrhose ou un carcinome est responsable de 90 % des décès dus à l’hémochromatose.
cardiaques. Des anomalies de l’électrocardiogramme sont retrouvées dans plus de 30 % des cas, avec parfois des troubles du rythme, notamment une fibrillation auriculaire potentiellement responsable d’un arrêt cardiaque. Un essoufflement au moindre effort est également possible.
Selon les paramètres biologiques et cliniques constatés, l’hémochromatose de type 1 est classifiée en cinq stades de sévérité qui vont conditionner la prise en charge (voir tableau 2).
En connaissant bien les symptômes précoces de l’hémochromatose et de son caractère héréditaire, les infirmières peuvent contribuer à un dépistage précoce de la maladie. Elles assurent aussi un rôle de conseil auprès des patients.
L’association d’une asthénie inexpliquée, d’arthralgies, surtout au niveau des 2e et 3e doigts, et d’une hausse des transaminases est considérée comme évocatrice. Troubles sexuels, aménorrhée et essoufflement au moindre effort sont d’autres signes évocateurs, surtout chez un sujet jeune.
Depuis 2004, la Haute Autorité de santé recommande un dépistage génétique familial systématique pour les parents au premier degré d’un sujet homozygote (enfant/parent/fratrie), à partir de 18 ans. Ce dépistage nécessite le consentement éclairé de la personne et une consultation médicale génétique spécialisée. Il est pris en charge par l’Assurance maladie.
Idéalement, le diagnostic de l’hémochromatose devrait être porté dès 20-35 ans, et non après 50 ans comme c’est souvent le cas. À ce stade, le fer a déjà détruit les organes de façon irréversible.
Plusieurs dosages du fer dans l’organisme permettent d’établir un diagnostic de présomption. La suspicion d’hémochromatose est forte lorsque le coefficient de saturation de la transferrine qui transporte le fer dans le plasma sanguin (CS-Tf) est supérieur à 45 %, renforcée par l’élévation de la ferritinémie.
→ Le CS-Tf est le marqueur le plus sensible de la maladie, il doit être mesuré à jeun. Normalement saturé à 30 %, le seuil d’alerte d’une surcharge en fer est fixé à 45 %. Le CS-Tf peut atteindre 80 ou même 100 % dans certains cas d’hémochromatose.
→ La ferritinémie, ou concentration plasmatique de la ferritine, qui est la forme principale de stockage du fer. Elle permet d’évaluer les réserves en fer de l’organisme. Son augmentation évalue surtout le stade évolutif de l’hémochromatose héréditaire. On considère qu’une ferritinémie supérieure à 300 µg/l chez l’homme et 200 µg/l chez la femme signe une surcharge en fer. Le taux sanguin de la ferritine varie en fonction de l’âge, plus élevé chez les enfants que chez les adultes, et du sexe, plus élevé chez l’homme que chez la femme. Les valeurs normales sont :
> femmes < 50 ans : de 7 à 132 ng/ml ;
> femmes >50 ans : de 10 à 265 ng/ml ;
> hommes : de 18 à 464 ng/ml.
Les mutations du gène HFE sont recherchées après séquençage de l’acide désoxyribonucléique (ADN) à partir d’un prélèvement sanguin. La découverte de mutations homozygotes signe le diagnostic d’hémochromatose de type 1. Remarque : si le bilan martial est normal chez un parent du 1er degré dans le cadre d’un dépistage familial, une recherche génétique peut néanmoins être entreprise.
Lorsque le diagnostic est posé, le bilan général permet d’évaluer le retentissement de la maladie et d’adapter la prise en charge. On va notamment rechercher un diabète (glycémie à jeun), des atteintes osseuses (radiographies articulaires), cardiaques (électrocardiogramme, échographie cardiaque, etc.), endocriniennes (dosage de testostérone…) ou hépatiques (transaminases, imagerie par résonance magnétique, biopsie hépatique…).
Les saignées thérapeutiques régulières, ou phlébotomies, restent le traitement de référence de la surcharge en fer et de l’hémochromatose. Les saignées peuvent être réalisées lors d’une consultation en centre hospitalier, dans un Etablissement français du sang (EFS), en cabinet médical ou à domicile. En deuxième intention, si les saignées ne sont pas réalisables, le recours à l’érythraphérèse ou aux médicaments chélateurs du fer est possible (lire p. 24 Les autres traitements).
Les globules rouges étant très riches en fer, une saignée permet l’élimination d’une importante quantité de fer, de l’ordre de 250 mg de fer pour 500 ml de sang, sans causer d’anémie. Lors de la fabrication de nouveaux globules rouges, ceux-ci vont puiser le fer excessivement stocké dans les organes surchargés (foie, pancréas, cœur…).
Le traitement par saignées vise :
> à éliminer l’excès de fer durant la phase de traitement dite d’induction jusqu’à obtenir une ferritinémie. à 50 µg/l ;
> éviter la reconstitution de la surcharge durant la phase dite d’entretien pour maintenir la ferritinémie. à 50 µg/l.
Le traitement déplétif, qui diminue le volume du sang, est indiqué à partir du stade 2 :
> en présence de signes cliniques (stade 3 ou 4) ou pas (stade 2) ;
> lorsque le patient présente une augmentation du taux de ferritinémie > à 300 µg/l chez l’homme et à 200 µg/l chez la femme.
> mauvais état général du patient ;
> anémie par carence martiale : Hb < 11 g/dl ;
> hypotension : pression artérielle systolique < 100 mmHg ;
> fréquence cardiaque < à 50 ou > à 100 battements par minute ;
> antécédents de malaises en lien avec un précédent prélèvement sanguin ayant justifié l’intervention d’un médecin ;
> insuffisance cardiaque ou cardiopathie décompensée ;
> artériopathie oblitérante des membres inférieurs ou antécédents d’accident ischémiques récents (< 6 mois) ;
> lors d’une grossesse, le traitement de la surcharge en fer est interrompu pendant 9 mois sans qu’aucun risque majeur n’ait été montré.
À la phase d’induction correspondant à l’élimination de l’excès en fer, la fréquence est habituellement d’une saignée par semaine, jusqu’à désaturation, c’est-à-dire élimination totale de l’excès de fer dans l’organisme. En pratique, 2 à 4 saignées sont effectuées par mois en fonction de l’importance de la surcharge en fer et de la tolérance au traitement. Cette phase débutée à l’hôpital peut se prolonger à domicile.
Lorsque la ferritinémie est < à 50 µg/l, les saignées réalisées tous les 2, 3 ou 4 mois, visent à éviter la reconstitution de la surcharge en fer et à maintenir la ferritinémie. à 50 µg/l. La durée de la phase d’entretien est théoriquement illimitée et les saignées sont maintenues à vie. En revanche, les saignées ne sont pas réalisées en cas de (2) :
hémoglobine < à 11 g/dL. L’Hb doit être contrôlée dans les 8 jours qui précèdent la saignée ;
ferritinémie < à 30 µg/L. Le taux de ferritine sérique est contrôlé toutes les deux saignées.
Le volume de sang prélevé lors d’une saignée est adapté à la tolérance du patient, à son âge et à son état de santé, notamment à sa fonction cardiaque. Le volume à prélever est précisé sur le protocole du médecin prescripteur, généralement 7 ml/kg de poids corporel, sans dépasser 500 ml par saignée.
→ Premières saignées à l’hôpital Les saignées à domicile sont possibles dès la phase d’attaque, à condition que les premières saignées aient été pratiquées à l’hôpital, car les éventuels problèmes de tolérance générale se situent habituellement au début de la mise en route du traitement déplétif. En général, il est recommandé d’effectuer cinq saignées à l’hôpital avant de pratiquer le soin à domicile. En pratique, le traitement est parfois instauré à domicile après trois saignées en établissement de soin.
→ La Haute Aautorité de santé recommande de proposer le traitement à domicile dans plusieurs situations :
> en cas d’impossibilité locale de prise en charge dans une structure de soins autorisée à réaliser des saignées ou au cas où le patient vive loin d’une telle structure ;
> à la demande du patient, en vue d’une amélioration attendue de son observance.
→ La saignée à domicile plébiscitée par les patients En 2006, une étude menée en Limousin et dans les départements périphériques montrait qu’une large majorité des patients jugeait plus favorablement la pratique des saignées à domicile que le recours à l’hôpital (3). Les premières raisons invoquées sont la commodité des horaires, le temps total consacré au soin et l’éloignement d’une structure de soins. Les deux tiers des patients soulignent que cette opportunité leur a permis de mieux supporter les contraintes du traitement. Certains signalent encore un antécédent de malaise avec chute lors d’une saignée au centre de transfusion sanguine…
Depuis le 1er mars 2019, les patients bénéficient de saignées valorisées en dons de sang :
dans les sites fixes de collecte de EFS et du Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA), mais pas lors d’une collecte mobile (camion, entreprise, lycée, université…) ;
dans le respect des critères de sélection des donneurs ;
sur présentation d’une prescription médicale indiquant le volume à prélever de 420, 450 ou 480 ml ;
après cinq premières saignées faites dans une structure de soins, afin d’apprécier leur tolérance.
Notes
1. D’après « L’hémochromatose », Encyclopédie Orphanet Grand Public, octobre 2006. Disponible sur : bit.ly/3c3kUcb
2. « Saignées en ville par les infirmiers libéraux », URPS infirmiers Ile-de-France, Hôpital Européen Georges-Pompidou, octobre 2017. Ce document rappelle les risques potentiels et les précautions à prendre au cours d’une saignée, le matériel nécessaire et le déroulement du soin. Malgré son titre, ce document s’adresse tout autant aux infirmières salariées. Disponible sur : bit.ly/2Fznuui
3. « Évaluation du dispositif de saignées à domicile organisé en Limousin et dans les départements limitrophes », Association de Médecine Interne A du CHU de Limoges et la Société ALAIR & AVD, octobre 2006. Disponible sur : bit.ly/33uHgj1
Sources utiles
• Haute Autorité de santé, « Prise en charge de l’hémochromatose liée au gène HFE (hémochromatose de type 1) », recommandation de bonne pratique, 2005. Ce document compile les recommandations de prise en charge et de suivi de l’hémochromatose de type 1. Disponible sur : bit. ly/3htf5G9 (en français et en anglais).
• « Hémochromatose. Carnet de suivi ». Ce carnet a été conçu par un groupe de travail réunissant des experts de l’hémochromatose parmi lesquels des infirmiers libéraux. Il contient notamment le projet thérapeutique, une courbe de désaturation du fer, les dernières analyses biologiques. Il facilite la communication entre patients et équipes médicales. Disponible sur : bit.ly/2ZAJ0Gp
• Association hémochromatose France. Cette association de patients créée en 1989 a pour objet de lutter contre l’hémochromatose génétique, en sensibilisant l’opinion publique, en promouvant la recherche, en suscitant le dépistage précoce de la maladie et en regroupant les malades. Elle organise notamment depuis 2004 une semaine nationale de sensibilisation à l’hémochromatose génétique chaque année. www.hemochromatose.fr
• Fédération française des associations de malades de l’hémochromatose. Elle propose sur son site des conseils pour la prise en charge de la maladie et des informations sur la maladie et son traitement. L’association, qui représente la France au sein de la Fédération européenne des associations de malades de l’hémochromatose (FEAMH/EFAPH), participe aux travaux de réflexion et aux décisions concernant les malades. www.hemochromatose.org
La mutation génétique affecte le gène dit « HFE » porté par un chromosome non lié à la détermination du sexe. Hommes et femmes peuvent donc être touchés. Il faut deux gènes atteints par l’anomalie génétique pour développer la maladie. Les malades sont dits homozygotes, car ils présentent l’anomalie génétique sur chacun des chromosomes de la paire n° 6. Toutefois, les porteurs homozygotes de l’anomalie génétique ne développent pas systématiquement la maladie. Un pourcentage élevé d’entre eux ne développe pas de signes cliniques, entre 50 et 90 % selon les publications. Quant aux personnes hétérozygotes, c’est-à-dire avec un seul chromosome anormal, elles sont des porteurs sains.
Prise en charge par l’Assurance maladie L’hémochromatose figure sur la liste des affections de longue durée au titre de l’ALD 17 « Maladies métaboliques héréditaires nécessitant un traitement prolongé spécialisé ». Après demande du médecin, les patients bénéficient d’un remboursement à 100 % pour les traitements de la maladie et des affections qui en découlent. Sur demande d’accord préalable et sous certaines conditions, les frais de transports liés au déplacement pour effectuer les saignées peuvent également être pris en charge.
Jean-Pierre Vergnes a découvert son hémochromatose à l’âge de 45 ans au décours d’un bilan sanguin à la recherche d’une explication à ses vertiges. Lorsque sa fille ressent une fatigue inexpliquée, elle fait un bilan qui montre un dépassement des valeurs normales de ferritine. Elle est diagnostiquée malade homozygote, comme son père, mais cela suppose qu’elle ait aussi hérité de la mutation génétique du côté de sa mère, puisque la mutation porte sur deux copies du gène impliqué dans la maladie. Après un bilan, celle-ci est à son tour diagnostiqué homozygote, ce qui reste assez rare dans un couple. À la différence de Jean-Pierre, son épouse ne présentait pas de symptômes avant le diagnostic. Comme elle avait l’habitude de donner son sang, cette élimination régulière de fer par prélèvement sanguin, en plus des pertes liées à son statut menstruel, a permis de traiter sa surcharge en fer et d’éviter les manifestations de la maladie. Elle faisait déjà des “saignées” sans le savoir. Quant à ses parents, tous deux hétérozygotes, ils n’ont pas développé la maladie…
L’ÉRYTHRAPHÉRÈSE
> Technique : extraction sélective d’éléments sanguins via un circuit extracorporel (aphérèse). Dans l’érythraphérèse, le prélèvement sanguin se fait par ponction veineuse associée à un séparateur de cellules par centrifugation qui permet d’individualiser les globules rouges qui sont extraits en priorité.
> Avantage : l’érythraphérèse permet d’extraire un volume plus important d’hématies que la saignée classique. Elle désature l’organisme en fer plus rapidement et permet donc de réduire le nombre de séances.
> Inconvénients : cette technique nécessite un plateau technique important et implique un coût élevé.
> Indication : en deuxième intention pour les patients éloignés géographiquement du lieu de prélèvement, peu disponibles et/ou non observant.
LES CHÉLATEURS DU FER
> La déféroxamine : Desferal (déféroxamine) est le seul médicament ayant une AMM dans le traitement de l’hémochromatose. Il est capable de fixer le fer libre du plasma ou des cellules pour former principalement le complexe ferrioxamine, stable non toxique. L’excrétion de la ferrioxamine par les urines et les selles étant totale, les dépôts pathologiques de fer sont réduits.
> Présentation : Desferal poudre et solvant pour solution injectable 100 mg/ml : flacon poudre de 500 mg + ampoule de 5 ml d’eau pour préparations injectables. Il est utilisé immédiatement après reconstitution ou au maximum dans les 24 heures.
> Administration : par voie sous-cutanée en perfusion, intraveineuse en perfusion, intramusculaire ou intrapéritonéale recommandée chez les patients en dialyse péritonéale. Excepté chez le sujet dialysé, la voie recommandée pour un traitement intensif est la perfusion sous-cutanée. Dans ce cas, l’aiguille de perfusion souscutanée ne doit pas être installée trop près du derme.
> Indications : du fait du risque d’effets indésirables et du mode d’administration, la déféroxamine est une alternative de seconde intention en cas de contre-indication aux saignées. Elle est rarement utilisée.
Nadine Boissard, infirmière libérale à Limoges (87)
La cotation du soin en AMI 5 selon la nomenclature est un peu « légère ». En plus du temps passé pour la saignée elle-même, on a une surveillance avant, pendant et après le soin. On doit aussi relever et noter les éléments de surveillance. En cas de pression artérielle ou de taux d’hémoglobine insuffisant, ou en cas de saignée incomplète, on doit contacter le médecin. C’est un rôle de coordination qui justifierait une majoration de coordination infirmière (MCI). Un autre problème se pose lorsque la pression artérielle est trop basse le jour du soin et qu’on ne peut pas pratiquer la saignée, car on ne peut comptabiliser aucun acte.