L'infirmière n° 001 du 01/10/2020

 

TÉLÉSOIN

JE DÉCRYPTE…

LE MOIS EN BREF

Laure Martin  

Mi-septembre, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu publique une fiche de recommandations de bonnes pratiques concernant le télésoin. Vérifier les critères d’éligibilité est impératif avant la réalisation de l’acte.

Selon la loi santé du 24 juillet 2019, le télésoin se définit comme une forme de pratique de soins à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication. Il met en rapport un patient avec un ou plusieurs auxiliaires médicaux dont les infirmiers, ainsi que les pharmaciens. Après avoir auditionné l’ensemble des représentants des professions concernées, la HAS en a conclu qu’aucune situation de soin ne peut être exclue, a priori, du télésoin, à l’exception des soins nécessitant un contact direct en présentiel avec le patient - comme la réalisation d’un pansement - et/ ou un équipement spécifique non disponible auprès du patient. La HAS précise qu’il appartient au professionnel de santé d’apprécier la meilleure manière de prendre en charge son patient. « Il doit tenir compte de sa situation clinique, de sa capacité à communiquer à distance, de sa possibilité d’être accompagné si besoin, rapporte Marc Fumey, adjoint au chef du service d’évaluation des parcours au sein de la HAS. Tous ces éléments lui permettent de définir si, in fine, il est pertinent ou non de le prendre en charge en télésoin. » Pour rappel, une dérogation à la pratique du télésoin a été attribuée aux infirmiers dans le cadre de la crise sanitaire pour les patients Covid-19, avec une cotation dédiée. Cette dérogation s’applique jusqu’au 30 octobre. Il faudra ensuite attendre les résultats des négociations conventionnelles à venir pour une pérennité de la pratique.

HAS, « Qualité et sécurité du télésoin. Critères d’éligibilité », Disponible en ligne : bit.ly/3iZanSb

82 000

poches de globules rouges sont disponibles actuellement, soit une baisse de 20 % par rapport à une année normale où les stocks sont en moyenne de 95 000 à 100 000 poches à l’automne. Pour le président de l’Établissement français du sang (EFS), François Toujas, qui a appelé lundi 21 septembre lors d’une conférence de presse à la mobilisation pour le don de sang, «  le seuil d’alerte est atteint ».

TENUES DE SERVICE

Une instruction oblige désormais les établissements de santé et médicosociaux à entretenir gratuitement les tenues professionnelles des étudiants paramédicaux dès cette rentrée 2020-Une bonne nouvelle pour les Esi.

TESTS ANTIGÉNIQUES

La HAS a donné son feu vert aux tests antigéniques pour le diagnostic d’infection au Sars-CoV-2, mais uniquement chez les patients symptomatiques. Ils permettent d’obtenir les résultats en 15 à 30 minutes. En revanche, ils représentent une sensibilité moindre que les tests RT-PCR.

ÉQUIPEMENT DE PROTECTION INDIVIDUELLE

EPI : DES PRIX QUI EXPLOSENT

Les prix des gants et des autres équipements de protection individuelle (EPI) explosent. Les tarifs des gants, essentiellement fabriqués en Malaisie, ont ainsi triplé. Une boîte de cent unités peut coûter jusqu’à 10 € aujourd’hui. Sans compter les difficultés d’approvisionnement qui pourraient bientôt concerner les surblouses jetables. En raison du Covid-19, la demande internationale est, en effet, très forte. « Les prix fluctuent sans cesse. Les marchés sont très compliqués actuellement. Selon des grands faiseurs, cela devrait durer encore pendant six mois », remarque un distributeur de matériel médical. « Pour un acte qui rapporte 10 €, nous dépensons 2,50 € en EPI. Nous allons travailler pour des clopinettes ! », s’insurge Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). En outre, les infirmiers libéraux vont devoir, dès le 5 octobre 2020, s’approvisionner eux-mêmes en masques puisque leur distribution gratuite via les officines va s’arrêter. La facture va encore s’alourdir. Le Sniil et la Fédération nationale des infirmiers (FNI) réclament donc un encadrement des prix de tous les EPI, comme pour les masques. Pour Daniel Guillerm, président de la FNI, « soit le gouvernement prend des mesures réglementaires, soit l’État met la main à la poche ».

Lire notre actu sur espaceinfirmier, 25/09 Magali Clausener