JE ME FORME
PRISE EN CHARGE
À l’origine d’environ 12 000 décès chaque année, en France, la chute est la première cause de mortalité accidentelle chez la personne âgée (1). De plus en plus fréquente avec l’avancée en âge, elle peut également avoir des répercussions dramatiques, notamment en termes de dépendance. L’application de mesures simples de sécurité permet de diminuer le risque de survenue de ces accidents.
La définition concrète et opérationnelle de la chute a fait l’objet de longues discussions. Celle qui semble aujourd’hui faire consensus est celle d’une « perte brutale et totalement accidentelle de l’équilibre postural lors de la marche ou de la réalisation de toute autre activité et faisant tomber la personne sur le sol ou toute autre surface plus basse que celle où elle se trouvait »(2). On parle de chutes à répétition lorsqu’une personne tombe au moins deux fois sur une année.
Le plan national « Bien vieillir » de 2007-2009 préconisait une approche globale de la prévention en amont afin de réduire le risque de perte d’autonomie et de préserver la qualité de vie des personnes âgées. Les différents programmes de prévention mis en place ont permis de réduire le nombre de chutes et d’hospitalisations, et de limiter la perte d’autonomie fonctionnelle. Les plus efficaces combinent plusieurs stratégies et ciblent plusieurs facteurs de risque. Ils impliquent des intervenants du secteur sanitaire (médecin, pharmacien, infirmier, aide-soignant) comme du secteur médico-social (aide à domicile, assistant social). En libéral, il est désormais aisé d’identifier les personnes à risque et de leur proposer une évaluation des risques.
Les chutes causent des traumatismes de type fractures, favorisées par une fragilité liée à la présence d’une ostéoporose, surtout chez les femmes (fractures du col du fémur dans un tiers des cas), des plaies et des hématomes ou des dégradations liées à l’hospitalisation (escarres, dénutrition…).
Une chute peut entraîner une baisse de la mobilité et, par conséquent, une plus grande dépendance de la personne. Une fracture, dont la plus grave est celle du col du fémur, peut être associée à des traumatismes sévères nécessitant des soins médicaux : luxations, entorses, hématomes multiples ou plaies profondes suturées. Dans les cas les plus graves, elles peuvent conduire à une baisse significative, voire une perte, des capacités fonctionnelles, ce qui peut alors justifier un hébergement en institution. D’autant que le passage dans un service d’urgences après une chute est une source de stress supplémentaire, qui peut majorer le risque de perte d’autonomie. L’immobilisation consécutive à l’accident induit à son tour un certain nombre de complications, comme des escarres, une confusion, une déshydratation, une perte d’appétit et une dénutrition, une bronchopneumopathie, des érosions cutanées, une rhabdomyolyse lorsque la destruction des fibres musculaires engendre des douleurs musculaires et des troubles neurologiques sensitifs ou moteurs.
Le fait de chuter provoque une sensation de non-maîtrise de son corps qui peut constituer un moment de rupture dans la vie de la personne âgée. Cette brutale prise de conscience du vieillissement affecte profondément l’image de soi, et peut s’accompagner d’un sentiment de vulnérabilité avec repli sur soi et anxiété, pour conduire à un état dépressif. La personne peut également ressentir de la honte et dissimuler l’accident à l’entourage. La crainte de la station verticale et de tomber à nouveau amène la personne âgée à freiner ses mouvements, entraînant une baisse de sa force musculaire, avec perte d’autonomie et risque de nouvelle chute (lire le syndrome postchute page suivante).
Les facteurs favorisants sont à la fois d’ordre intrinsèque ou extrinsèque selon qu’ils concernent la personne âgée elle-même ou son environnement. Avec le vieillissement, les comorbidités et les traitements qui y sont associés ont tendance à se multiplier. L’association pathologiesmédicaments aggrave sensiblement le risque de chute (lire les encadrés p. 20 et 21).
Diminution de la sensibilité : une baisse de la sensibilité profonde, ou proprioception, c’est-àdire de l’appréciation de la position et du déplacement d’un segment du corps par les récepteurs musculaires, tendineux et articulaires peut générer des troubles de l’équilibre et, par conséquent, entraîner des chutes. Les messages sensitifs provenant des récepteurs présents dans la plante des pieds sont tout aussi nécessaires dans le maintien de la posture que dans le déplacement.
Baisse de la vue : la vision joue un rôle prépondérant dans la posture, d’autant plus en cas de récepteurs musculo-tendineux déficients, ainsi que dans la conduite des déplacements et l’orientation dans l’espace.
Diminution des capacités d’adaptation : le
temps de réaction et la capacité d’adaptation diminuent avec l’âge. Le maintien de l’équilibre, qui nécessite alors davantage d’attention, est plus facilement déstabilisé par la survenue d’éléments mobiles dans le champ visuel et lorsque la personne fait plusieurs choses en même temps (marcher en parlant, en cherchant ses clés…).
Perte de la masse et de la force musculaires :
la masse musculaire est un facteur indispensable dans le maintien de l’équilibre et dans la réalisation d’activités courantes, comme se relever d’une chaise. On la distingue de la puissance musculaire sollicitée, laquelle permet de retrouver son équilibre, après avoir glissé, par exemple :
> la masse musculaire est affectée par la sarcopénie normalement liée au vieillissement ;
> la force musculaire est diminuée, entre autres, par la sédentarité, un apport nutritionnel insuffisant ainsi que par l’accumulation d’incapacités et de troubles physiques. Le lien entre diminution de la force musculaire et chute est important.
Chez la personne âgée, ce syndrome se manifeste par un ensemble de troubles psychologiques, de l’équilibre et de la marche dans les jours suivant la chute. Son impact, au niveau psychologique, entraîne souvent une perte de confiance et une baisse des capacités fonctionnelles, une diminution des activités et de l’autonomie physique.
Signes cliniques :
> rapidement après la chute : peur, anxiété, perte des initiatives, refus de mobilisation, tendance à la rétropulsion avec flexion des genoux lors du lever du fauteuil ;
> avec le temps, risque de staso-basophobie : peur de sortir et de tomber, rétropulsion à la station debout avec appui du pied sur le talon et orteils en griffe, marche précautionneuse en s’agrippant aux meubles ou à une aide, régression psychomotrice avec confinement au domicile.
Évolution : le syndrome post-chute est réversible à condition qu’une prise en charge spécifique et pluridisciplinaire soit mise en place de façon précoce. Sans cela, la personne évoluera vers un état grabataire irréversible. Des antécé dents d’autres chutes ou l’incapacité à se relever avec un temps passé au sol de plus d’une heure sont des facteurs de pronostic défavorables.
Activité physique insuffisante : l’activité physique contribue à réduire le risque de chutes par son effet bénéfique reconnu sur les capacités fonctionnelles, l’équilibre et la mobilité. Elle a également une action sur la gravité des chutes en prévenant l’ostéoporose et en limitant le risque de fracture. Elle limite en outre l’atrophie musculaire (sarcopénie) liée à l’âge et maintient la capacité de marcher. Les programmes proposant des exercices de motricité et d’équilibre figurent aujourd’hui parmi les stratégies de réduction des chutes les plus efficaces. Rappel : une activité physique modérée de minimum trente minutes par jour permet de prévenir plusieurs pathologies et incapacités fréquentes.
Dénutrition chronique : elle ne représente pas un facteur de risque en soi, mais la diminution de la masse musculaire et la faiblesse générale qui en découlent peuvent précipiter la survenue de chute et augmenter le risque de fracture osseuse. À l’inverse, une masse musculaire adéquate forme un coussin protecteur qui réduit l’impact de la chute sur l’os. Sachant que :
> une ration calorique inférieure à 1 500 kcal par jour entraîne des carences en micro-éléments indispensables ;
> en cas de déficit en calcium et en vitamine, le maintien de la calcémie se fait aux dépens du calcium osseux ;
> une carence en vitamine D favorise la faiblesse musculaire ;
> une carence en vitamine B12 affecte la proprioception ;
> une carence en vitamine B9 est à l’origine de troubles cognitifs, facteurs de risque de chutes.
Consommation d’alcool : l’alcool altère le fonctionnement du système nerveux central, l’équilibre, la marche et les fonctions cognitives :
> les facultés sensorielles et motrices sont significativement affectées à partir d’un taux d’alcoolémie de 0,3 g/l ;
> une consommation chronique d’alcool diminue la densité de la masse osseuse, favorisant l’apparition d’une ostéoporose. Le risque de fracture en cas de chute est donc plus élevé. La consommation d’alcool est contre-indiquée chez les personnes âgées en cas de :
> dénutrition. L’alcool entraînant des carences en vitamines B12 et en folates, il favorise à son tour la dénutrition ;
> prise de traitements sédatifs ou hypnotiques dont il majore les effets inhibiteurs.
Ils sont liés à l’habitat et à l’environnement, et sont responsables de nombreuses chutes accidentelles. Les mesures standard de prévention doivent toujours être personnalisées en prenant en compte à la fois les dangers de l’environnement, les comportements et les capacités de réaction propres à la personne concernée.
Deux catégories de facteurs de risque :
> les facteurs prédisposants correspondent le plus souvent au cumul de facteurs de risque intrinsèques, c’est-à-dire dépendants le plus souvent de l’état de santé de la personne ;
> ceux dits précipitants interviennent ponctuellement dans le mécanisme de la chute. Ils peuvent être intrinsèques et liés à l’état de santé de la personne, comportementaux et dépendants de son comportement moteur au moment de la chute, ou environnementaux et dépendants du milieu dans lequel la chute a eu lieu.
Les facteurs précipitants : > cardiovasculaires : notions de malaise, de perte de connaissance, hypotension orthostatique ;
> neurologiques : déficit neurologique sensitivomoteur, confusion mentale ;
> vestibulaires : notion de vertige, latéro-déviationau test de Romberg (signes neurologiques) ;
> métaboliques : hyponatrémie, hypoglycémie, prise de médicaments hypoglycémiants ;
> environnementaux : encombrement et configuration du lieu de vie, qualité de l’éclairage, chaussage de la personne.
Les chutes chez la personne âgée illustrent bien le proverbe : « Mieux vaut prévenir que guérir. » Dans les établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), la prévention des chutes est un véritable enjeu pour assurer la plus grande autonomie et la meilleure qualité de vie aux résidents. Dans cet objectif, seule une réflexion pluridisciplinaire peut garantir une prise en charge harmonieuse. À domicile, l’ergothérapeute est le professionnel de santé de référence pour analyser les habitudes de vie et proposer des aménagements pour sécuriser son domicile. Dans tous les cas, l’infirmière pourra faire un premier repérage du niveau de risque encouru par la personne âgée de 65 ans et plus.
Les personnes à risque : l’âge augmente le risque de chuter. Un risque accru chez les femmes en raison de leur fragilité physique. L’isolement, qui touche plus généralement les femmes âgées, accroît également le risque de tomber, mais surtout le temps passé au sol avant d’être secourue, ce qui peut aggraver la perte d’autonomie.
Recherche d’antécédents : une personne qui est déjà tombée présente un risque significati vement plus élevé de chuter à nouveau par rapport à une personne ne faisant état d’aucun accident de ce type. La première étape consiste donc à rechercher d’éventuels antécédents de chute dans l’année écoulée.
Test Timed up and go : le test Timed up and go (TUG), ou « test chronométré du lever de chaise », consiste à mesurer, à l’aide d’un chronomètre, le temps qu’une personne âgée met à se lever d’une chaise avec accoudoir, sans se tenir à un support, les aides habituelles comme une canne étant autorisées, à parcourir 3 mètres, à se tourner et à revenir s’asseoir. Un essai est effectué avant l’évaluation pour vérifier que la personne a bien compris l’exercice. L’interprétation des résultats de ce test requiert toutefois une certaine expertise clinique et tiennent compte des antécédents de chute :
> une ou plusieurs chutes durant l’année écoulée et TUG > 14 secondes : risque élevé de récidive. Recommandations : évaluation approfondie, conseils et exercices adaptés aux problèmes détectés grâce à un programme multifactoriel personnalisé ;
> une ou plusieurs chutes durant l’année écoulée, mais TUG < 14 secondes ou pas de chute pendant l’année écoulée mais TUG > 14 secondes : risque modéré. Recommandations : évaluation minimale de certains facteurs de risque, suivie d’une intervention spécifique sur le ou les facteurs de risque détectés. Les personnes âgées peuvent également être orientées vers un programme multifactoriel de prévention des chutes ;
> pas de chute durant l’année écoulée et TUG < 14 secondes : risque faible ou nul. Recommandations : évaluation minimale de certains facteurs de risque, suivie d’une intervention spécifique sur le ou les facteurs de risque dépistés. Les personnes âgées peuvent également être orientées vers un programme de promotion de la santé et de la sécurité, ou vers un programme de prévention primaire des risques de chute.
Test de l’appui unipodal : ce test, qui évalue l’équilibre, consiste à chronométrer le temps pendant lequel une personne peut tenir sur une seule jambe. Il peut être effectué par une infirmière :
> positionner le sujet à un bras de distance du mur, lui demander de placer ses mains sur les hanches et de garder la position durant toute la durée du test. Lui expliquer qu’elle doit se tenir sur la jambe de son choix et lever l’autre pied à mi-mollet de la jambe d’appui. L’objectif est de conserver cette position le plus longtemps possible sans prendre appui. Le pied levé ne doit pas toucher le mollet de l’autre jambe et être bien dégagé du sol avec le genou plié. Ne pas hésiter à faire une démonstration ;
> débuter le chronométrage dès que le sujet soulève le pied du sol, et s’arrêter si la personne repose le pied, si elle modifie la position de ses bras ou au bout de 5 secondes, si elle a réussi à garder la position. Il est utile de faire deux ou trois essais. Les patients qui ne parviennent pas à rester debout sur un seul pied durant 5 secondes présentent un risque de chute plus élevé.
En fonction du risque, plusieurs niveaux de prévention doivent conduire à diminuer leur nombre et donc la morbi-mortalité associée, quel que soit le lieu de vie de la personne.
Les recommandations actuelles préconisent une prévention primaire chez toute personne âgée de plus de 65 ans. Elle consiste à effectuer, au minimum une fois par an, un test simple de l’équilibre et la recherche d’un antécédent de chute en sollicitant parfois l’entourage pour mieux repérer le ou les facteurs de risque.
Évaluation systématique : Étant donné l’âge moyen d’entrée en Ehpad, soit 85 ans, il faudrait, systématiquement, dès l’admission du résident dans la structure, rechercher tous les facteurs prédisposants à la chute, qu’il soit chuteur ou non, et de les spécifier, s’il y a lieu, sur une fiche standardisée à insérer ensuite dans le dossier de soins. pour se faire, on peut éventuellement s’inspirer du Programme universel contre les chutes (voir ci-dessus). De cet état des lieux sera déterminé, si besoin, l’ensemble des mesures de prévention à prendre.
Bilan de kinésithérapie : de la même façon, un bilan d’entrée pourra être réalisé par un kinésithérapeute grâce à différents outils d’évaluation comme le test de l’appui unipodal, le test Timed up and go ou le test de Tinetti qui évalue l’équilibre statique et dynamique lors de la marche et permet un examen de la fonction vestibulaire.
Incitation à l’activité physique : les programmes d’activités physiques ont démontré leur efficacité dans la diminution de l’incidence et de la gravité des chutes en prévention primaire. Dans le cadre des prises en charge selon le plan d’accompagnement personnalisé, les soignants porteront une attention toute particulière à la mobilisation, adaptée aux besoins de chacun. Des ateliers sur le thème de l’équilibre sont proposés, certains animés par un kinésithérapeute qui prend en charge un groupe de personnes adressées par leur médecin traitant et comportant le plus souvent un bilan d’entrée et de sortie.
Ce deuxième niveau de prévention s’adresse aux personnes âgées présentant des antécédents de chute. La Haute Autorité de santé recommande de proposer une évaluation multifactorielle, première étape indispensable à toute prise en charge d’une personne âgée qui tombe de façon répétée (à partir de deux chutes sur 12 mois). Il est essentiel de procéder à une évaluation exhaustive de la personne en reprenant un à un les facteurs de risque afin de pouvoir ensuite préconiser un certain nombre d’actions préventives.
Analyse des facteurs prédictifs de récidive :
> temps passé au sol supérieur à 3 heures ;
> score au test de Tinetti < 20 points ;
> exécution du test Timed get up and go. Résultat > 20 secondes ;
> maintien en station unipodale pendant moins de 5 secondes ;
> altération des réactions d’adaptation posturales : réactions d’équilibration et parachutes ;
> arrêt de la marche au moment où l’examinateur demande au sujet de parler (« Stops walk ing when talking ») Pour info : la fiabilité de ce test n’est pas évidente.
Rééducation-réadaptation : une chute, avec ou sans séquelle, est toujours un événement traumatisant pour le résident. Il est donc très important de l’écouter, de le réconforter et de prendre en compte son éventuelle peur d’une récidive. Il est également nécessaire d’utiliser un langage simple, d’avoir une coordination efficace au sein de l’équipe pour que tous les intervenants s’accordent et relaient la même information au résident. L’objectif est que la personne adhère au programme de prévention tout en pouvant exprimer ses souhaits et ses craintes.
Programme de rééducation : il s’agit là de travailler la force musculaire du résident, son équilibre et sa marche, et l’aider à utiliser, de façon appropriée, les matériels d’assistance (cannes, déambulateurs…). On peut aussi lui apprendre à tomber et surtout à se relever.
Mesures pour prévenir la récidive : il est recommandé de proposer à toute personne chutant de façon répétée, quel que soit son lieu de vie, une intervention associant plusieurs axes de prise en charge :
> revoir si possible la prescription des médicaments, surtout ceux associés au risque de chute ;
> corriger ou traiter les facteurs prédisposants ou précipitants modifiables ;
> supplémenter en vitamine D les personnes âgées de plus de 80 ans. Apport journalier d’au moins 800 UI en cas de carence en vitamine D dès 65 ans ;
> proposer, si possible, des programmes éducatifs sur le risque de chute ;
> encourager la marche régulière, à raison de 20 minutes par jour ;
> en cas de trouble de la marche et/ou de l’équilibre, mettre en place des séances de kinésithérapie incluant un travail de l’équilibre postural statique et dynamique, ainsi qu’un renforcement de la force et de la puissance musculaire des membres inférieurs ;
> en cas de fatigue du résident, toujours privilégier de l’accompagner dans ses déplacements plutôt qu’utiliser un fauteuil roulant ;
> en fonction des situations, corriger des troubles de la vue, traiter une incontinence urinaire, une douleur… ;
> proposer une prise en charge avec un ergothérapeute ;
> sensibiliser au port de chaussures à talons larges et bas (2 à 3 cm), à semelles fines et fermes avec une tige haute ;
> proposer une aide technique à la marche adaptée au trouble locomoteur identifié en prévoyant un apprentissage : canne en T, canne tripode, déambulateur… ;
> devant les cas complexes (patient fragilisé, confus, présentant des séquelles), réunion pluridisciplinaire pour décider de la conduite à tenir ;
> apport calcique alimentaire compris entre 1 et 1,5 g/jour. En cas d’ostéoporose avérée, débuter un traitement anti-ostéoporotique ;
> éducation de la personne âgée et de ses aidants pour une mise en œuvre de la prise en charge plus efficace ;
Remarque : l’intérêt des protecteurs de hanche dans la prévention des fractures de l’extrémité supérieure du fémur n’est pas établi, en raison, principalement, d’une mauvaise acceptabilité du dispositif par le patient et d’une mauvaise observance sur le long terme.
La question délicate de la contention : la prévention du risque de chute est souvent le premier motif de mise en place d’une contention physique. Pourtant il s’agit d’une entrave à la liberté de la personne, elle ne saurait donc être décidée que dans des cas exceptionnels, de façon extrêmement ponctuelle, en veillant à respecter, in fine, le consentement du résident. La contention c’est l’immobilisation par tout dispositif qui empêche la mobilité du résident : attaches de poignets et chevilles, gilets et sangles thoraciques, ceintures, barrières de lit (ridelles), certains sièges gériatriques dont les sièges équipés d’adaptables fixés, tout matériel détourné de son usage (drap), tout vêtement qui limite les mouvements volontaires et enfin le verrouillage extérieur. Une contention ne pourra être mise en œuvre qu’avec le consentement du patient, la décision devra être motivée en équipe pluridisciplinaire et sa durée mentionnée. Dans le cas de patients agités la nuit, il existe des lits position nables en position basse, qui permettent un couchage en toute sécurité (dits « lits Alzheimer »).
Dispositif de détection des chutes : les nouvelles technologies tendent à se développer au sein des structures, permettant de détecter des chutes via des capteurs (sur le sol, dans un bracelet ou posé sur la peau) et de déclencher une alarme à distance. Ils représentent un coût important pour les établissements et doivent être acceptés par les résidents.
Contrairement aux personnes âgées hospitalisées ou résidant en institution, celles vivant à domicile sont peu mobilisables dans le cadre des actions de prévention des chutes. Pour autant, depuis des années, les instances sanitaires tentent de les sensibiliser au travers de recommandations ou de campagnes de communication. L’aménagement du logement et l’adoption de bonnes habitudes de vie sont la clé pour éviter de tomber et donc favoriser l’autonomie de la personne le plus longtemps possible. Le recours à un ergothérapeute se déplaçant à domicile commence à entrer dans les mœurs, même si cela représente un certain coût pour l’usager, sauf s’il est mandaté par un organisme (caisses de retraite, agence nationale de l’habitat…). Son rôle est d’accompagner la personne âgée pour trouver des solutions qui lui permettent poursuivre ses activités quotidiennes en toute sécurité. En pratique, il observe, prend des mesures, fait des photos et dissèque les moindres recoins du logement.
Faciliter l’accès à la salle de bains : « Nous nous attachons à observer ou décrypter à travers les dires du patient cinq activités essentielles : les déplacements/ transferts, l’élimination, la toilette, l’habillage et la prise des repas, explique Catherine Torterüe de Sazilly, ergothérapeute. Ensuite, on répond à la demande du patient qui nous sollicite très souvent pour aménager la salle de bains. » Et pour cause, car c’est un endroit stratégique de la maison, là où on enregistre la moitié des chutes. Si, aujourd’hui, les douches à l’italienne sont tendance, les équipements de nos aînés laissent parfois à désirer en termes d’accessibilité. « Tant qu’on a 30 ans, la baignoire qu’il faut enjamber ne pose pas de problème. Mais quand le genou est rempli d’arthrose ou que la prothèse du fémur a laissé des séquelles, on ne voit plus les choses de la même façon », ajoute l’ergothérapeute. Il est par exemple possible d’installer des aides techniques dans la douche ou la baignoire (planche de baignoire, tabouret de douche, barres d’appui…) ou installer des tapis antidérapants.
Repérer les aménagements à faire : avec la perte d’agilité, le logement comporte une multitude d’obstacles et d’équipements gênant l’accès ou la mobilité. Il est alors possible de :
> améliorer l’éclairage : préférer les ampoules à lumière blanche, remplacer les plafonniers par des lumières orientables ;
> faciliter l’accès aux interrupteurs (à côté des portes) et aux prises de courant (idéalement à 1,3 m du sol) ;
> vérifier l’état du sol : si besoin, appliquer des vernis antidérapants, retirer les tapis, refixer la moquette avec du ruban adhésif double-face, fixer tous les fils électriques au mur, veiller à la bonne fixation des barres de seuil ;
> dégager les zones de circulation de façon à ce que la personne âgée ait accès facilement à ses fenêtres et à ses meubles ;
> placer les objets du quotidien de telle sorte qu’ils soient accessibles, à mi-hauteur, installer le téléphone, de préférence à côté du fauteuil où s’assoit la personne. Si des accessoires restent en hauteur, notamment dans la cuisine, prévoir un marchepied antidérapant ou un escabeau équipé d’une barre de sécurité ;
> surélever les meubles, en particulier le lit (ou prévoir un sommier relevable) ; choisir un fauteuil avec une assise d’au moins 50 cm pour les personnes ayant des difficultés à se relever (idem pour le siège des toilettes), préférer les sièges avec des accoudoirs qui permettent de prendre appui. Il existe des fauteuils électriques releveurs qui peuvent être intéressants pour certaines personnes ;
> étudier les différents aménagements envisageables pour l’escalier : bandes adhésives antidérapantes sur les marches et la main courante.
Proposer en douceur : Le professionnel de santé qui intervient chez une personne âgée le fait à sa demande ou celle d’un tiers. « La personne âgée peut exprimer la volonté d’aménager sa salle de bains parce qu’elle a du mal à entrer dans sa baignoire mais elle n’est peut-être absolument pas prête à entendre qu’il serait judicieux de retirer les tapis qui entourent son lit, observe Catherine Torterüe de Sazilly. Il ne s’agit pas de tout transformer du jour au lendemain, l’idée est de proposer des améliorations, de les adopter ou non, à leurs rythmes, en prenant le temps d’y réfléchir ».
Orienter vers des financements : Lorsque la personne âgée adhère au projet d’aménagement de son logement, le nerf de la guerre reste le financement. Il existe l’allocation destinée aux personnes âgées (APA), la prestation de compensation du handicap (PCH) et différentes autres aides financières de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), des caisses de retraite. Mais il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Pour y voir plus clair, il est tout à fait possible, et même recommandé, de se faire aider par les Caisses nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), les centres locaux d’information et de coordination gérontologie (Clic), les Maisons départementales de l’autonomie mais également les conseils départementaux. Enfin, les centres de prévention Bien vieillir Agirc-Arrco organisent des bilans de prévention. Les caisses de retraite et même certains infirmiers libéraux (lire encadré ci-contre) proposent des ateliers de prévention. À partir de 60 ans, on devrait apprendre les techniques pour se relever, en cas de chute.
*D’après « Évaluation et prise en charge des personnes âgées faisant des chutes répétées », Haute Autorité de santé, avril 2009
Notes
1. « Épidémiologie, morbidité, mortalité, coût pour la société et pour l’individu, principales causes de la chute », Bulletin Académie Nationale de Médecine, 2014
2. « Prévenir les chutes : un dispositif d’information pour le grand public et les professionnels », Santé publique France, novembre 2019
3. « Get up and go test et Timed up and go test : deux tests pour évaluer très simplement le risque de chute », La Revue de gériatrie, juin 2015
• Thélot B., Lasbeur L. et Pédrono G., « Surveillance épidémiologique des chutes chez les personnes âgées », Bulletin épidémiologique hebdomadaire (16-17), juillet 2017.
• « Chutes et ostéoporose » (p. 202) et « Accidents de la vie courante » (p. 330), « L’état de santé de la population en France », rapport 2017 coordonné par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et Santé publique France
• Podvin-Deleplanque J., Breuil D., Huvent D. et Puisieux F., « Prévention des chutes en Ehpad », La Revue de Gériatrie, tome 40, n° 6, juin 2015
• « Activité physique et prévention des chutes chez les personnes âgées, expertise collective, synthèses et recommandations », Inserm 2015
• « Troubles de la marche et de l’équilibre, chutes chez le sujet âgé », Collège français des enseignants en rhumatologie, 2010
• « Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC), résultats 2010 en France métropolitaine », Institut de veille sanitaire.
• Livre blanc « Prévenir les accidents de la vie courante », publié par la Commission de sécurité des consommateurs (CSC), l’Institut national de la consommation (INC) et la MACIF prévention septembre 2008
• « Prévention des chutes accidentelles chez la personne âgée », Haute Autorité de santé, Société française de gériatrie et de gérontologie, novembre 2005
• Depuis 2016, les caisses de retraite et Santé publique France mettent à disposition un site internet www.pourbienvieillir.fr avec un espace dédié aux professionnels et un espace qui répond aux questions des seniors. Un guide de prévention pour inciter les personnes âgées à adopter de bonnes habitudes et créer un environnement sûr est téléchargeable sur le site Internet et peut être commandé par les professionnels de santé
• Le MOOC Chute. L’ARS Île-de-France met à disposition gratuitement sur son site Internet des modules de formation comportant des vidéos sur les chutes : 14 modules destinés au grand public, 10 modules à destination des professionnels. Cette formation à distance fait suite à la campagne « Pare à Chute » initiée en 2016 dans plusieurs structures hospitalières
Une estimation fiable du nombre de chutes est difficile à établir car beaucoup d’entre elles passent inaperçues et ne sont pas signalées à un médecin. Pour avoir une vision globale de leurs conséquences, en France, il est nécessaire de croiser plusieurs sources de données, chacune ayant des objectifs différents :
> en 2010 : 7,8 % des personnes âgées de 55 à 85 ans déclarent être tombées au moins une fois, suivie d’une consultation médicale ou hospitalière au cours des 12 derniers mois (1).
> en 2010 : 85 % des recours aux urgences pour accidents de la vie courante (AcVC) chez 65 ans et plus avaient pour origine une chute. Les parties lésées étaient souvent les membres inférieurs et la durée moyenne d’hospitalisation était de 12,2 jours (2).
> en 2014 : 76 100 hospitalisations étaient dues à une fracture de l’extrémité supérieure du col du fémur (FESF), survenue 9 fois sur 10 à la suite d’une chute. On estime que près d’un quart des personnes décèdent dans l’année qui suit la FESF. Les autres voient leurs capacités fonctionnelles diminuer (3).
> en 2013 : 9 334 personnes de plus de 65 ans décédaient des suites d’une chute accidentelle (4).
1. Baromètre Santé 2010, Santé publique France
2. Enquête permanente sur les accidents de la vie courante (EPAC)
3. Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI)
4. Certificats de décès (CépiDC-Inserm)
Un équilibre volontaire
La marche est une activité rythmique volontaire, automatique et réflexe qui fait intervenir non seulement les articulations du membre inférieur mais également la totalité du corps. Elle nécessite un équilibre entre la résistance du squelette du membre inférieur et l’intégrité des articulations du pied, de la cheville, du genou, de la hanche, de la colonne vertébrale, du membre supérieur ainsi que des structures tendino-musculaires.
Des informations sensitives
De nombreuses structures du système nerveux central et périphérique sont impliquées : la mœlle épinière est le siège d’un générateur automatique des mouvements rythmiques de la locomotion. Les informations issues de la sensibilité des organes profonds (os, articulations, muscles, ligaments) sont intégrées, et jouent un rôle déterminant dans le déclenchement des réponses posturales réflexes. Les données sensorielles rapportées par les organes de l’équilibre situés dans l’oreille interne et les informations visuelles assurent parallèlement le maintien de l’équilibre. Le contrôle de la posture, de l’équilibre et du mouvement s’effectue simultanément.
Vieillissement
Le vieillissement « physiologique » de la marche entraîne une diminution de la vitesse, un raccourcissement du pas, une diminution de la hauteur du pas, avec des pas rasants voire traînants, une augmentation de la largeur du pas et une augmentation des temps d’appui. Cette marche à petits pas, précautionneuse, est appelée « marche sénile » en neurologie.
En France, la surconsommation de médicaments est un facteur de risque de chute majeur, constamment retrouvé. De plus, les personnes âgées sont plus sensibles aux effets indésirables par la modification du métabolisme des médicaments, notamment à cause de la baisse de la fonction rénale. Les effets secondaires de type étourdissements, fatigue, hypotension ou encore nausées, favorisent les pertes d’équilibre. Les polymédications sont liées aux chutes, particulièrement à partir de quatre médicaments. Le nombre de médicaments augmente les effets secondaires, soit par l’action propre à chaque molécule, soit par l’interaction entre les effets des différents produits.
Deux classes de médicaments sont particulièrement impliquées : les psychotropes et les traitements cardiovasculaires.
> Effet sédatif des psychotropes : benzodiazépines, somnifères et antidépresseurs ;
> troubles de la conduction et du rythme cardiaque avec les antiarythmiques, notamment digitaliques, les diurétiques hypokaliémiants (torsades de pointe), les bêtabloquants, les inhibiteurs des canaux calciques non dihydropyridiniques, le lithium, la théophylline ;
> syndrome extrapyramidal avec les neuroleptiques ;
> hypotension artérielle, globale ou orthostatique : antihypertenseurs dont les bêtabloquants et les diurétiques, L-Dopa et agonistes dopaminergiques, antidépresseurs ;
> hypoglycémies : insuline ou sulfamides hypoglycémiants.
* D’après « Impact des médicaments sur les chutes », Inserm, 2015
Le cumul de pathologies associées majore le risque de chute. En agissant sur les systèmes sensoriel, nerveux et moteur, elles altèrent le maintien de l’équilibre et/ou l’irrigation du cerveau. Elles engendrent alors des troubles de l’équilibre et de la marche, mais aussi des malaises et des pertes de connaissance à l’origine de certaines chutes.
AFFECTIONS DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR
• L’arthrose provoque une diminution de la mobilité articulaire, des douleurs, une baisse de l’activité et une perte de musculature.
• Les déformations des pieds diminuent la stabilité posturale (oignons douloureux, déviation latérale du gros orteil…).
• Les affections rhumatologiques ou orthopédiques et leurs séquelles, notamment le port de prothèse de hanche ou de genou.
TROUBLES VISUELS
• La cataracte entraîne des troubles de la vision et une hypersensibilité à la lumière vive.
• Le glaucome réduit le champ de vision périphérique.
• La dégénérescence maculaire affecte, quant à elle, la vision centrale (DMLA).
TROUBLES DE LA SENSIBILITÉ
Les polyneuropathies ou polynévrites d’origine diabétique, nutritionnelle ou alcoolique, entraînent des troubles de la proprioception ainsi qu’une diminution de la sensibilité qui peuvent altérer l’équilibre et la marche.
AFFECTIONS NEUROLOGIQUES
• L’accident vasculaire cérébral, surtout lorsqu’il s’accompagne de séquelles neurologiques, a des conséquences sur les facultés motrices, visuelles et sensitives en lien avec des chutes.
• La maladie de Parkinson est responsable de : troubles de l’adaptation posturale, mauvais contrôle des mouvements volontaires, troubles de la marche, dyskinésies, rigidité et faiblesse musculaire des membres inférieurs.
TROUBLES COGNITIFS ET DÉMENCES
L’existence de troubles cognitifs multiplie par deux le risque de chute et en aggrave le pronostic (blessures, institutionnalisation). En cause : défaut de vigilance, mauvaise évaluation des situations, amaigrissement ou dénutrition, altération de la motricité et de l’équilibre, troubles du comportement (déambulation) et consommation plus importante de psychotropes. La dépression est aussi un facteur prédisposant.
TROUBLES URINAIRES
Incontinence urinaire chronique et incontinence par besoin impérieux d’uriner sont associées à des chutes récurrentes. Dans certains cas, chutes et incontinence ont pour origine commune des maladies spécifiques ou des anomalies physiologiques. Le besoin impérieux d’uriner peut interférer avec une instabilité posturale.
HYPOTENSION
Qu’elle soit médicamenteuse, orthostatique ou postprandiale, l’hypotension provoque des étourdissements, des malaises et des pertes de connaissance provoquées par une diminution de la perfusion cérébrale.
TROUBLES ALIMENTAIRES
La déshydratation et/ou la dénutrition provoquent une faiblesse générale qui diminue l’efficacité du maintien postural. De même pour l’hypoglycémie, par manque d’apports alimentaires ou par traitement antidiabétique.
INFECTIONS
Une infection aiguë peut aggraver une faiblesse générale et/ou entraîner une diminution des apports alimentaires ou de l’hydratation.
* D’après « Activité physique et prévention des chutes chez les personnes âgées », Inserm, Paris, 2015.
Vous lui proposez de faire le test Timed up and go qui permet d’évaluer son aptitude à se lever et à marcher. En fonction du résultat obtenu, vous suggérez alors à Mme C. de faire le point avec son médecin traitant.
BON PIED
Vérifier si les chaussures sont appropriées, avis podologue si besoin.
Soins des pieds (pédicure).
Vêtements adaptés (longueur adaptée, ourlets finis) et faciles à enlever.
NUTRITION ADAPTÉE
Surveiller le poids.
Rechercher les signes cliniques de déshydration et de dénutrition.
Surveiller la consommation alimentaire.
Hydratation régulière et surveillance.
Prescription et administration de vitamine D
ACCOMPAGNEMENT À LA MOBILITÉ
Mobiliser le patient au moins deux fois par jour.
Prévoir des levers nocturnes accompagnés.
Rendre toutes les aides techniques accessibles à la personne.
Tracer les besoins d’assistance à la mobilité.
Sécuriser la mobilité (éclairage, appuis…).
BON OEIL
Bilans ophtalmologiques.
Vérifier l’état des lunettes et leur propreté.
Communiquer sur la nécessité du port de correction.
PERTINENCE DES PRESCRIPTIONS
Réflexion bénéfice-risque des prescriptions médicales
Toilettage des ordonnances
Information du patient ou de ses proches
SÉCURISATION DE L’ENVIRONNEMENT INDIVIDUEL
Éliminer les obstacles.
Mettre à proximité sonnette, objets personnels, aides techniques.
3 questions systématiques avant de quitter un patient : douleur ? Élimination ? Besoins particuliers ?
Hauteur du lit et repose-pieds de fauteuils adaptés ; freins de lits et fauteuils activés.
Barrières de lit, après décision.
Ce programme a été mis en place dans le cadre de la campagne « Pare à Chute, maîtriser le risque », lancé par l’Agence régionale de santé d’Île-de-France. Il permet de guider les soignants dans la prévention des chutes.
Santé publique France a lancé, en 2017, l’enquête ChuPADom, une étude prospective multicentrique sur les chutes à domicile des personnes âgées de 65 ans et plus avec trois objectifs :
1 identifier les profils des chuteurs : caractéristiques socio-démographiques, socio-économiques, maladies chroniques et/ou polypathologies, santé mentale, (poly) médication, autonomie avant la chute, aide à domicile, isolement social…
2 identifier les facteurs de risque : caractéristiques de l’habitat, produits impliqués dans la chute, activité au moment de la chute, alcool…
3 décrire les séquelles et les handicaps en fonction de la gravité initiale et du profil du chuteur. L’étude se déroule en deux temps avec une enquête « Hospitalisation » qui permet de recueillir des informations au moment de la chute auprès de patients ou de leurs proches, et une enquête « Séquelles » réalisée sous la forme d’un autoquestionnaire envoyé par courrier à l’ensemble des participants, six mois après la chute, afin d’évaluer les éventuelles séquelles.
Source : « Bouger en toute sérénité » https://www.pourbienvieillir.fr/que-faire-encas-de-chute
Dominique Jakovenko, infirmier libéral et président de l’association des infirmiers libéraux du bassin arlésien (AILBA).
« Un collectif d’infirmiers libéraux propose des actions à destination des personnes âgées pré-fragiles ou fragiles de plus de 65 ans, afin de prévenir l’entrée en dépendance, de favoriser l’entretien des ressources personnelles (cognition, vitalité, humeur, mobilité…), de prévenir l’isolement social du sujet et des aidants, de promouvoir des attitudes sécurisées et l’adaptation de son environnement. Le programme comprend six ateliers, espacés de quinze jours et se déroulant l’après-midi, ayant pour thèmes : “prévention risque de chute”, “bien manger bien vieillir”, “activité physique adaptée”, “j’entretiens ma mémoire”, “pathologies et médication du senior”, “les ressources de l’aidant”. Trois mois après, un retour sur expérience est organisé sur une demi-journée. Les séances sont animées par un binôme infirmier et un professionnel spécialisé selon la thématique abordée. Plus spécifiquement, l’atelier “prévention risque de chute” entend aider les participants à prendre conscience de ce risque et à repérer les facteurs favorisants liés à l’environnement, à l’équilibre et au comportement. Après un temps convivial autour d’un goûter, l’atelier se termine par des exercices de relevage du sol. Les actions sont prévues dans des clubs seniors, des maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) ou des centres communaux d’action sociale (CCAS) sur trois secteurs : le Gard rhodanien, le bassin arlésien et la Petite Camargue, et sont financées par la conférence des Financeurs (dispositif départemental chargé de coordonner les actions de prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées et leurs financements). Il ne reste plus qu’à lancer les opérations sur le terrain. Nos ateliers auraient dû démarrer en septembre, mais en raison du Covid-19, nous avons pris du retard. Ce n’est que partie remise. »