Poignant témoignage d’un chirurgien et d’un gynécologue qui ont choisi de consacrer leur mission à la reconstruction des femmes victimes de viol et de mutilations atroces commis par les oppresseurs en bandes armées d’une barbarie sans limites, en République Démocratique du Congo (RDC). En parcourant l’histoire de chaque victime - femmes et enfants (parfois âgés de quelques mois) -, on pense avoir atteint le summum de la violence abjecte, mais le récit suivant repousse les limites de l’imaginable, et nous plonge dans un malaise grandissant. L’horreur est à la hauteur des dommages corporels induits par des actes et des objets faisant office d’armes dévastatrices. L’horreur grandit lorsqu’on connaît les causes de ces comportements inhumains. Le profit et le pouvoir, en particulier de membres du parlement, dictent ces massacres, en toute impunité et dans un état de non-droit, au nez et à la barbe des Nations Unies, complices par leur absence de lutte pour changer le cours de l’histoire. Denis Mukwege, recevant le Prix Nobel de la paix en 2018, offrit un véritable réquisitoire contre les complices du viol et autres mutilations de masse. S’il a rendu possible la reconstruction du corps, la réparation de l’humiliation et de la dignité restent un rêve.
Réparer les femmes. Un combat contre la barbarie, Denis Mukwege et Guy-Bernard Cadière, Coll. Harper Collins Poche, 160 pages, 6,90€