COVID-19
JE DÉCRYPTE
LE MOIS EN BREF
L’équipe mobile Rimbaud du centre hospitalier de Valenciennes propose, depuis mi-septembre, des tests aux personnes sans domicile fixe. Une mesure de santé publique porteuse du principe d’universalité d’accès aux soins.
Depuis 2000, le centre hospitalier (CH) de Valenciennes dispose d’une équipe mobile sanitaire et sociale adossée au service de la Permanence d’accès aux soins de santé (Pass). Et depuis deux mois environ, elle propose la réalisation de tests antigéniques aux personnes vivant dans la rue. « Cette équipe est atypique, souligne Valérie Duhem, cadre supérieure de santé au sein du pôle santé publique du centre hospitalier. Composée d’infirmiers et d’éducateurs spécialisés, elle travaille en journée, exclusivement hors les murs de l’hôpital et réalise des permanences de soins dans les centres d’hébergement d’urgence ainsi que dans les centres d’accueil de jour. »
Trois jours par semaines - les lundi, mercredi et vendredi - deux infirmiers de l’équipe, accompagnés d’un partenaire associatif, effectuent des maraudes entre 17 h à 22 h pour identifier les personnes qui nécessiteraient des soins urgents. « C’est dans ce cadre qu’en tant qu’infirmiers, ils ont ajouté dans leur démarche et diagnostic clinique la détection des signes évocateurs d’une infection au Covid- 19 », fait savoir la cadre supérieure de santé. « Dans la rue, nous effectuons surtout du repérage, rapporte Adeline Ciszewski, infirmière à la Pass et au sein de l’équipe mobile. Les personnes sans domicile fixe sont une population assez complexe et leur santé, pourtant fragile, n’est généralement pas leur priorité contrairement à leurs démarches sociales ou la recherche d’un abri. »
Un protocole a été élaboré avec le médecin de la Pass pour la mise en œuvre de cette mesure. Lorsqu’au cours de leurs maraudes les soignants repèrent des signes potentiels de Covid-19 chez une personne, ils lui proposent de réaliser un test virologique RT-PCR. Si elle accepte le dépistage, un rendez-vous est pris afin de réaliser le prélèvement dans les locaux de la Permanence d’accès aux soins de santé, dans de bonnes conditions d’hygiène et de protection des patients comme des professionnels de santé. Une fois les résultats disponibles, c’est le médecin, dans le cadre du respect du secret médical, qui est chargé de les communiquer au patient, par téléphone. En cas de test positif, des places réservées dans des structures d’hébergement permettent alors de placer le patient en isolement. Les infirmiers peuvent également être sollicités par les structures d’accueil de jour et d’hébergement pour réaliser les tests au sein de ces établissements.
Entre le 15 septembre et le 10 novembre, une trentaine de prélèvements ont été réalisés. « Ils sont en constante augmentation, rapporte Tiphaine Grosso, infirmière. Cette démarche s’est ajoutée à nos autres missions de la Pass, ce qui est tout à fait normal car notre rôle est de répondre aux objectifs de santé publique. Ces personnes en situation de précarité, isolées, ont une santé fragile. C’est donc une évidence de proposer ce service d’autant que d’eux-mêmes, ils ne feraient pas forcément de test. »