Un placebo (« je plairai », en latin) est un traitement présenté comme efficace alors qu’il n’a aucune activité pharmacologique dans la pathologie à traiter.
On distingue :
→ le placebo pur, une substance neutre et inerte dans l’organisme. Ces substances n’ont aucune action physiologique ou pharmacologique, comme le lactose ou encore le sérum physiologique ;
→ le placebo impur, qui est une substance possèdant une activité pharmacologique réelle mais sans aucun lien logique avec la pathologie à traiter.
→ Ses mécanismes, encore mal identifieìs, reposent, entre au- tres, sur la libération d’endorphines et de dopamine ainsi que sur le conditionnement et l’attente positive du patient.
→ Son fonctionnement est indépendant d’une interaction physique ou chimique. Il se base sur des phénomènes émotionnels et cognitifs liés au moment de l’administration du placebo et/ou à des facteurs de conditionnement antérieur.
→ Certains axes émergent, le conditionnement dit pavlovien, c’est-à-dire l’association du geste de prise d’un comprimé à l’idée d’aller mieux/guérir ; l’attente (positive) du patient vis-à-vis de l’amélioration de son état de santé.
→ L’effet placebo - et son efficacité - est réel et puissant. L’effet produit par un placebo est donc indépendant de la nature de la substance utilisée. Cet effet est non spécifique et non reproductible. Enfin, il ne dépend pas de la dose administrée : il est inconstant.
Les patients qui ont une forte attente concernant l’amélioration de leur santeì et ceux manifestant une profonde conviction à propos de l’efficacité de la substance. Il n’y a cependant pas de prototype du répondeur à l’effet placebo, et la réponse d’un même individu peut ellemême varier au cours du temps (réponse intermittente).
→ Toutes les pathologies seraient sensibles à l’effet placebo. Tout traitement par la pharmacologie classique ou la médecine douce peut être modulé par un effet placebo (ou nocebo).
→ L’effet placebo serait plus significatif sur la douleur, sur la dépression, ainsi que sur la maladie de Parkinson.
→ L’effet placebo serait particulièrement important dans des pathologies ne présentant pas de lésions organiques caractérisées et celles liées aux sensations, aux émotions et au comportement.
En miroir de l’effet placebo se trouve l’effet nocebo (« je serai désagréable », en latin). Celui-ci provoque un effet négatif caractérisé par des effets indésirables de type bouche sèche, nausées, diarrhées, difficulté à se concentrer, migraine, somnolence, dermatose. Un caractère anxieux, une dépression ou une tendance à somatiser influent sur la manifestation d’un effet nocebo. Les expériences passées négatives du malade entrent également en ligne de compte.
• Haour F., « Mécanisme de l’effet placebo et du conditionnement. Données neurobiologiques chez l’homme et l’animal », Médecine/Sciences, 2005
• Pediadol.org, « Le placebo », extrait du livre La Douleur chez l’enfant, Daniel Annequin, éd. Elsevier-Masson, 1999
• Brefel-Courbon C., « Effet Placebo, pharmacologie et imagerie », service de pharmacologie et service de neurologie, CHU de Toulouse