Saisi le 3 novembre par le ministre de la Santé, Olivier Véran, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu mi-novembre son avis sur le triage des patients en période épidémique.
La prise en charge des patients Covid et non Covid dans le contexte épidémique amène un nombre important de patients dans les établissements de santé. La crise sanitaire, et les tensions qui en découlent, implique pour les soignants de « décider dans l’urgence d’actions de réorganisation des soins, avec notamment des déprogrammations […] et des fermetures de lits spécialisés, au bénéfice de lits dédiés Covid, et à faire des choix concernant l’allocation des ressources, rappelle le CCNE. Cela conduit à une priorisation des personnes parmi celles requérant des soins et des traitements ». Ces décisions soulèvent de nombreuses questions éthiques et génèrent de fortes préoccupations chez les soignants, comme dans le débat public avec la crainte d’un tri des malades. La notion d’accès aux soins pour tous se trouve confrontée aux limites des ressources disponibles. De fait, il s’avère nécessaire de réfléchir à la priorisation des patients car, d’après le CCNE, « ne pas trier dans un contexte de rationnement, c’est courir le risque qu’un patient ne puisse être admis faute de place si les "premiers arrivés" ont déjà utilisé les ressources disponibles ».
Face à cette situation, le CCNE insiste, dans ses recommandations rendues publiques le 17 novembre, sur la nécessité de mettre en place un processus décisionnel collégial et interdisciplinaire associant des médecins, d’autres professionnels de santé ainsi que des personnes impliquées dans la réflexion éthique pour une bonne prise de décision. Un processus délibératif qui doit se faire en concertation avec des représentants d’usagers. Il estime nécessaire d’adopter une logique davantage utilitariste visant à maximiser le nombre de vies sauvées. Des critères « explicites et justifiés » devraient être établis avec systématiquement une réflexion au cas par cas. Le Comité consultatif national d’éthique recommande également de « préserver l’accès aux soins aux situations les plus urgentes et aux patients qui auraient le plus à perdre d’une absence ou d’un retard de soins ». Quelles que soient la situation et la décision médicale prise, tout patient doit pouvoir bénéficier de soins médicaux de base, de soins de confort et d’un accompagnement palliatif si nécessaire.
Perennisé depuis décembre 2016, le dispositif « Un chez-soi d’abord », destiné aux sans-abri présentant une pathologie mentale sévère, est adapté par un nouveau décret du 14 novembre 2020 pour faciliter son déploiement dans les villes moyennes, en 2020-2023. La capacité d’accompagnement comprise jusque-là entre 90 et 105 personnes est désormais au minimum de 55 personnes.
.es couvertures vaccinales des enfants âgés de 2 ans continuent de progresser en 2020 - pour le ROR et le vaccin contre les méningocoques (+ 5,9 points) -, indique la dernière estimation de Santé publique France (SPF). Toutefois, elles sont jugées insuffisantes pour nombre d’entre elles. La couverture vaccinale se rapproche de l’objectif de 95 % pour le ROR, concernant la première dose (+ 1,3 points), mais n’est que de 80,6 % pour la seconde (+ 3,1 points).
Une enquête de la Fédération des hôpitaux de France (FHF) de novembre révèle une hausse des départs des infirmiers (IDE) et aides-soignants (AS) en 2020. Un phénomène qui n’est pas directement lié « à la surmobilisation de la crise du Covid-19 ou à la volonté de changer de profession, mais plutôt à la persistance de conditions de travail perçues comme dégradées », explique la FHF. L’enquête, menée auprès de 300 hôpitaux employant au moins 160 000 professionnels non médicaux, dénombre 6 102 départs chez les IDE, pour 5 531 embauches, entre janvier et septembre, soit 1 152 postes vacants. Chez les AS, sur 6 087 départs sur la même période, 5 591 ont été remplacés, soit 816 postes vacants. 80 % des établissements ayant répondu à l’enquête « cherchent activement à renforcer les effectifs, et la grande majorité d’entre eux indiquent rencontrer des difficultés ». Ils patissent également d’une hausse de l’absentéisme par rapport à 2019 : 1 % de plus en CHU, 1,6 % dans les établissements publics de santé hors CHU, et 2 % en Ehpad.
Hélène Trappo