LA MOITIÉ DES EIGS SONT ÉVITABLES - Ma revue n° 006 du 01/03/2021 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 006 du 01/03/2021

 

RAPPORT HAS

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Laure Martin  

La HAS a rendu public, fin janvier, son rapport annuel 2019 sur EIGS, avec un certain nombre de préconisations pour améliorer la sécurité des patients.

En 2019, 1 187 déclarations d’événements indésirables graves associés aux soins (EIGS) ont été reçues par la Haute Autorité de santé (HAS). 79 % émanent des établissements de santé, 15 % du secteur médico-social et 4 % de la ville. 57 % proviennent des services de médecine, chirurgie et psychiatrie. Comme l’explique le rapport, le dispositif est exclusivement centré sur la compréhension des événements les plus graves, justifiant que 51 % des déclarations ont comme conséquence le décès du patient, 33 % la mise en jeu du pronostic vital, et dans 16 % des cas, un probable déficit fonctionnel permanent. Dans ce cadre, les soins avaient principalement un but thérapeutique (83 %). Ils ont été dispensés pour 46 % dans un contexte d’urgence et pour 48 % lors d’une prise en charge programmée. Dans 60 % des cas, la situation clinique du patient, avant l’événement, était considérée comme complexe. Néanmoins, 51 % des EIGS ont été jugés évitables. Il relève des obligations de la HAS de recevoir les déclarations anonymisées et de les analyser, l’une des finalités étant de réaliser, à l’échelle du pays, un retour d’expérience pour comprendre les circonstances de survenue, et permettre collectivement de les éviter et réduire leur gravité. Une démarche qui implique tous les managers des organisations et les soignants en exercice. Cette année, la HAS a défini une série de six préconisations, dont cinq concernent la sécurité du patient : adapter, mettre en œuvre et évaluer l’utilisation de la check-list chirurgicale dans les secteurs opératoires et interventionnels, réduire les risques associés à la pose d’une sonde nasogastrique, à la création d’un pneumopéritoine en chirurgie digestive, consolider la démarche d’amélioration de la qualité dans les Samu et, enfin, assurer et développer les connaissances et les compétences individuelles et collectives des équipes, tout en continuant de sensibiliser au respect des bonnes pratiques de prescription, d’administration et de dispensation des produits de santé. La HAS rappelle que le dispositif, récent, doit se développer et gagner en maturité. C’est pourquoi l’une de ses préconisations concerne l’amélioration du fonctionnement du dispositif en encourageant les structures régionales d’appui à réaliser un rapport annuel sur l’activité d’accompagnement des professionnels de santé dans le cadre du dispositif EIGS.

2 499 720

doses de vaccin contre la Covid-19 ont été administrées en France au 10 février. En tête des bénéficiaires des premières injections : 42,5 % des plus de 80 ans, 19,1 % des 75-79 ans et 14 % des 50-59 ans.

BÉNÉVOLAT

L’association L’Envol aide les enfants à vaincre la maladie au-delà des traitements grâce à des séjours « magiques » et des ateliers durant l’hospitalisation. Pour sa saison 2021, elle recherche des bénévoles encadrants ou animateurs, pour une demi-journée ou plusieurs jours. Seuls critères : avoir 18 ans minimum, parler français et être disponible pendant toute la durée de la formation et du programme.

www.lenvol.asso.fr

LES IDE ADAPTENT LES POSOLOGIES

Un décret publié le 4 février au Journal officiel autorise les infirmiers à adapter, sous conditions et sur la base des résultats d’analyses de biologie médicale, la posologie de certains traitements pour une pathologie donnée. Des protocoles, élaborés dans le cadre d’un exercice coordonné (CPTS, centre de santé…) doivent détailler « les activités réalisées par les infirmiers qui participent à leur mise en œuvre ». Ils devront aussi prévoir, entre autres, « les critères d’éligibilité et de retrait des patients concernés ainsi que les modalités de leur information sur le protocole », « les conditions d’organisation permettant d’assurer, en cas de besoin, l’accès au médecin traitant du patient ou, à défaut, à un médecin exerçant dans le cadre du même dispositif d’exercice coordonné », les conditions d’analyse en équipe des événements indésirables liés à leur application », etc. L’infirmier doit informer le médecin de son projet d’adapter le traitement, en application du protocole, pour une durée qui ne peut excéder un an. Les IDE concernés devront suivre une formation théorique et pratique.