PLAN CANCER : UNE STRATÉGIE SUR DIX ANS - Ma revue n° 006 du 01/03/2021 | Espace Infirmier
 

L'infirmière n° 006 du 01/03/2021

 

POLITIQUE DE SANTÉ

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Laure Martin  

À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer du 4 février, Emmanuel Macron a présenté la stratégie nationale décennale de lutte contre les cancers.

Chaque année, en France, plus de 157 000 décès sont liés à un cancer. 3,8 millions de personnes vivent avec la maladie. Mais quatre nouveaux cancers sur dix seraient évitables. Pour agir dans ce sens, et pour la première fois, un projet à dix ans a été élaboré par l’Institut national du cancer (INCa), avec 240 mesures qui convergent avec celles du plan européen. La stratégie, qui va bénéficier d’un financement de 1,7 milliard d’euros sur les cinq ans à venir, soit 20 % de plus qu’entre 2016 et 2021, repose sur plusieurs axes, et notamment sur la prévention. L’objectif présidentiel est d’investir en amont pour éviter les coûts humains et financiers en aval. Car 40 % des cancers pourraient être évités par des comportements plus vertueux. Le tabac reste à l’origine de 70 000 nouveaux cas de cancer chaque année. Emmanuel Macron a annoncé la poursuite de l’augmentation du prix du tabac, l’extension des espaces non fumeurs, les campagnes d’information, un meilleur accompagnement de ceux qui arrêtent de fumer et de leurs aidants. Idem pour l’alcool à l’origine d’un cinquième des cancers évitables. « Il ne s’agit pas d’aller vers le zéro alcool mais de prévenir les excès et de mieux aider ceux qui sont dépendants à en sortir », a-t-il précisé dans son discours. Contre ces deux principales causes de cancers évitables, les actions vont cibler en priorité les jeunes.

Autre axe du Plan cancer : le renforcement du dépistage, qui doit être accessible à tous et le plus précoce possible. En France, si 9 millions de dépistages sont effectués chaque année, 7 personnes sur 10 ne se font pas tester pour le cancer colorectal alors que, détecté tôt, les chances de guérir sont de 90 %. Le président a fixé pour objectif d’atteindre un million de dépistages supplémentaires par an. Troisième axe : mieux accompagner les patients pendant et après la maladie. La stratégie prévoit un investissement massif dans l’innovation thérapeutique pour tendre vers une médecine plus personnalisée au travers des biothérapies et des immunothérapies. 50 % du budget global du plan sont ainsi consacrés au volet recherche, fondamentale comme clinique. Il prévoit également de mettre en place des procédures simplifiées pour la mise sur le marché de certaines thérapies. C’est le cas également pour les cancers pédiatriques pour lesquels des mesures sont prévues, dont un appel à projet en recherche.

Enfin, l’ensemble de la population pourra bénéficier d’un « dispositif de fin de traitement », en « miroir du dispositif d’annonce ».

ETP : NOUVELLE PROCÉDURE

Depuis le 1er janvier, une simple déclaration à l’Agence régionale de santé (ARS), par voie dématérialisée, remplace le régime d’autorisation des programmes d’éducation thérapeutique du patient (ETP). Le décret du 31 décembre l’instituant porte à deux mois, à compter de la réception du dossier, le délai au terme duquel il est réputé complet.

En cas de non-déclaration du programme d’ETP, l’ARS ordonne sa cessation sous 30 jours, délai au cours duquel le coordonnateur du programme peut toutefois effectuer la déclaration. Il encourt une amende de 30 000 euros s’il ne remplit pas ses obligations.

MESURES TRANSITOIRES AU BLOC

Un décret du 29 janvier modifie le dispositif transitoire qui permet à un infirmier non titulaire d’un diplôme d’État de bloc opératoire réalisant une aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration au sein des blocs, de poursuivre cette activité, à condition de suivre une formation de 21 heures. Est concerné l’infirmier dont l’employeur atteste qu’il exerce une fonction de bloc opératoire depuis une durée au moins égale à un an en équivalent temps plein au 31 décembre 2019, et qu’il apporte de manière régulière une aide à l’exposition, à l’hémostase et à l’aspiration. La demande d’autorisation doit être reçue avant le 31 mars 2021. Le candidat ayant obtenu une autorisation temporaire a jusqu’au 31 décembre 2025 pour transmettre à l’autorité (désignée par arrêté) un justificatif attestant du suivi de la formation. Le texte permet enfin la prise en charge par les Idels des soins postopératoires à domicile, notamment la surveillance ou le retrait de cathéters périnerveux pour analgésie postopératoire. Journal officiel du 31 janvier 2021 : bit.ly/3tO1u3k