L'infirmière n° 007 du 01/04/2021

 

SANTÉ PUBLIQUE

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Laure Martin  

Le Salon infirmier, qui s’est tenu en ligne du 9 au 11 mars, a été l’occasion de revenir sur l’étendue des compétences infirmières en santé publique*. Un rôle pour lequel elles doivent se former pour accompagner au mieux les patients.

La prévention, l’éducation thérapeutique et la santé publique sont des domaines qui font partie des compétences socles des infirmières. L’articulation des différents niveaux de prévention que sont le repérage, le dépistage et la prise en charge permet de répondre aux besoins de santé variés de la population. « Pour éviter l’apparition, le développement ou l’aggravation d’une maladie, la notion de prévention est essentielle et doit être partagée en équipe », a rappelé Évelyne Malaquin-Pavan, cadre infirmier spécialiste clinique au sein des Hôpitaux universitaire Paris Ouest (AP-HP).

Les étudiants en soins infirmiers (ESI) peuvent aujour d’hui appréhender cette appro che pluridisciplinaire de santé publique avec le service sanitaire qui se déploie depuis 2018. « Depuis le référentiel de formation de 2009, la question de la prévention est principalement abordée d’un point de vue théorique, a fait savoir Bleuenn Laot, présidente de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi). Notre réflexion était jusqu’à présent portée entre étudiants en soins infirmiers. Mais avec la mise en place du service civique, nous pouvons bénéficier de cours en commun avec les étudiants en médecine, en odontologie ou encore en maïeutique. La notion d’interprofessionnalité nous apporte une grande complémentarité dans notre approche et la mise en place de nos actions vis-à-vis des patients. »

SUR LE TERRAIN DES VIOLENCES INTRAFAMILIALES

Sur le terrain, le rôle préventif des infirmières se déploie dans de nombreux domaines, parmi lesquels celui des violences intrafamiliales. « En tant que professionnelles de santé, en raison des répercussions de ces violences sur la santé mentale, nous sommes amenées à prendre en charge des personnes en dépression, avec des addictions ou encore en syndrome post-traumatique », a rapporté Florence Jakovenko, infirmière clinicienne certifiée, qui exerce en libéral à Saint-Christol-lès-Alès, dans le Gard. Et d’ajouter : « Mais ces violences ont également des conséquences au niveau physique avec des problématiques de douleurs chroniques, de cancer ou encore de diabète. »

En 2014, la loi pour l’égalité réelle entre les hommes et les femmes a acté la nécessité pour les personnels infirmiers d’être formés à cette problématique. « C’est indispensable pour comprendre les mécanismes de violence, ce qui va impacter notre approche et notre projet de soins », a expliqué l’infirmière clinicienne. Un point de vue partagé par Barbara Gombert, infirmière en pratique avancée et infirmière libérale, pour qui la formation est nécessaire afin de pouvoir repérer mais également pour pouvoir accompagner les victimes de ces maltraitances. Cette formation permet également d’appréhender la rédaction de l’attestation clinique infirmière que les soignants peuvent remplir et insérer dans le dossier de leur patiente pour constater des faits de violence.

* « Le rôle préventif des infirmières au travers de 4 expériences », conférence du 10 mars 2021.