L'infirmière n° 007 du 01/04/2021

 

EXERCICE INFIRMIER

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Marie-Capucine Diss  

Début mars, dix-sept protocoles régionaux de coopération entre professionnels de santé ont été autorisés à être déployés sur l’ensemble du territoire national.

Ces autorisations découlent de l’article 66 de la loi OTSS, de juillet 2019, visant à simplifier et à rénover le dispositif de coopérations interprofessionnelles. Les protocoles concernés(1) ciblent essentiellement les infirmières. « Outre le service rendu au patient, commente-t-on à la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), une des motivations importantes des équipes volontaires pour adhérer à ces protocoles est d’améliorer leurs conditions de travail. Il s’agit souvent d’ailleurs d’officialiser des pratiques qui ont tendance à déjà exister. À présent, elles deviennent réglementaires et sécurisées grâce au protocole, à la formation et à la concertation qui y sont associés. »

Par cet arrêté, le dispositif Asalée devient acces sible à tous les professionnels du territoire. Autre protocole de coopération concerné, la possibilité de diagnostiquer et d’initier en libéral la prise en charge de la fragilité du sujet âgé. Les transferts de compétences concernant les établissements de santé sont plus ciblés sur des gestes techniques, allant de la pose de voie veineuse centrale à la mesure de l’élastométrie du foie. Selon la DGOS, « un nombre important d’équipes souhaite déléguer une partie ou la totalité de ces gestes techniques, sous supervision médicale, à des infirmières formées ». Le déploiement de ces protocoles se fait sous la condition de formation des soignantes concernées, de possibilité de supervision médicale et de concertation pluridisciplinaire. « Le protocole demande formellement des réunions de retour d’expérience, organisées périodiquement, souligne la DGOS. Cela permet de disposer de conditions nouvelles de concertation. Une concertation souhaitée dans les équipes, mais à laquelle on n’a pas toujours le temps de recourir. » Dans les semaines à venir, une quarantaine d’autres protocoles vont connaître la même autorisation.

1. La liste est consultable sur : bit.ly/3qNgcFn

ENSEIGNANTS-CHERCHEURS

Dix personnes ont été qualifiées pour les fonctions de maître de conférences par la section des sciences infirmières du Conseil national des universités.

L’an dernier, cette section avait reçu sensiblement le même nombre de candidatures, une cinquantaine, pour sa première campagne de qualifications, et avait sélectionné vingt et une personnes, dont deux pour le poste de professeur des universités en sciences infirmières. Pour la rentrée 2020, un seul poste de maître de conférences a été ouvert, à la faculté de santé de l’université d’Angers.

Lire l’article « Les sciences infirmières en attente d’une volonté politique » sur espaceinfirmier.fr, le 10/03

IPA : UNE MONTÉE EN PUISSANCE MAIS DES FREINS

Quelque 1 342 étudiants en pratique avancée ont été accueillis pour l’année universitaire 2020-2021, selon un bilan dressé par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) à l’occasion du comité de suivi de la pratique avancée qui s’est tenu le 3 mars dernier. Toujours selon les données de la DGOS, rapportées par APMnews, la montée en charge est bien visible avec 1 372 étudiants comptabilisés pour l’année universitaire 2020-2021, contre 798 en 2019-2020 et 324 en 2018-2019. Plus en détail, sur les 180 IPA diplômés et inscrits à l’Ordre, 52 % ont un diplôme mention pathologies chroniques stabilisées, 29 % mention oncologie et hémato-oncologie, 13 % mention maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale, et 6 % mention psychiatrie et santé mentale. Les premières limites à l’extension du dispositif ont d’ores et déjà été identifiées par la DGOS, à savoir, sans surprise, les difficultés d’intégration et de reconnaissance et une rémunération forfaitaire en ville ne permettant pas d’avoir un exercice exclusif. Autre frein : le coût de l’inscription universitaire et de la perte d’activité pour les Idels. Enfin, l’implantation des IPA est, pour l’heure, quasi inexistante dans les départements d’outre-mer.