Qui peut douter de ce constat, après cette année troublée : l’homme n’est pas au-dessus de la nature. À l’aune de ce qu’il appelle une catastrophe, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, 83 ans, qui n’a rien perdu de sa sagacité, publie un essai dans lequel il mêle éthologie, préhistoire, neurosciences et écologie. Ce, afin de partager une réflexion sur la condition humaine et l’avenir de nos sociétés. Des âmes et des saisons se présente comme un traité de psycho-écologie, discipline selon laquelle l’individu est inséparable de son contexte. Il est le fruit unique d’un environnement sensoriel, affectif, verbal, physique, géographique qui lui est propre, dès sa conception, et qui l’amène à une certaine perception du monde. L’occasion pour le scientifique de proposer une nouvelle direction « vers l’unité de la Terre et du monde vivant », où les humains doivent faire appel à la résilience. Il faut voir l’homme dans la nature, non audessus, insiste-t-il, et réinventer les modes de consommation, les mœurs, les lois et même les arts. Un ouvrage didactique riche et complet, complexe aussi, qui pousse à une introspection nécessaire.
Des âmes et des saisons, Boris Cyrulnik, éditions Odile Jacob, 304 pages, 22,90 €