L'infirmière n° 008 du 01/05/2021

 

HYGIÈNE

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Laure Martin  

L’audit national sur la friction des mains, mené par la Matis, montre des pistes d’amélioration possibles dans la pratique des personnels soignants vis-à-vis des patients.

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’hygiène des mains du 5 mai, le ministère de la Santé, Santé publique France et la Mission d’appui transversal à la prévention des infections associées aux soins (Matis)(1) proposent une campagne intitulée « Les professionnels de santé s’engagent pour leurs patients et la prévention des infections associées aux soins ». Un slogan qui a toute son importance si l’on s’attache à l’analyse des données 2019, saisies dans le cadre de l’outil d’évaluation Pulpe’friction mis en place par la Matis à destination des établissements de santé et médico-sociaux. D’après les données rendues publiques mi-mars, ce sont 16 285 professionnels de santé (dont 1 657 médicaux) et 5 299 patients/résidents qui ont pu s’exprimer via cet outil(2).

Toutes situations confondues, les soignants déclarent réaliser une désinfection des mains avec une solution hydroalcoolique dans 80 % des cas, en moyenne. La meilleure observance a lieu avant la pose d’un dispositif invasif (94 %), sachant que la friction après avoir touché le patient est également bien réalisée (84 % d’observance déclarée, importance donnée 92 %). Deux situations affichent cependant un score inférieur à 80 % : avant de toucher le patient (71 % de friction déclarée, importance donnée 87 %) et après avoir touché l’environnement proche du patient (76 % de friction déclarée, importance donnée 87 %). Pour les professionnels répondants, le caractère inconfortable du produit (cité par 37 % des professionnels), la crainte de sa nocivité (37 %) et le fait de considérer les gestes professionnels comme non à risque (34 %) sont un frein actuel ou potentiel à la réalisation de la friction (voir graphique ci-dessus).

DU CÔTÉ DES PATIENTS

Les patients/résidents qui ont participé à l’audit ont offert un éclairage nouveau sur l’expérience patient en matière de prévention des infections par l’hygiène des mains. La fréquence moyenne à laquelle ils ont déclaré avoir vu les soignants réaliser une friction avant un examen ou un soin est de 76 %. Et ils sont 36 % à déclarer avoir reçu une information sur l’hygiène des mains. Les résultats de l’audit pour 2020, en cours d’analyse, présenteront des éléments intéressants dans le contexte de la crise sanitaire.

1. La Matis est portée par les Centres d’appui pour la prévention des infections associées aux soins (Cepias) de Nouvelle-Aquitaine et de Guadeloupe

2. Les résultats de l’audit sont disponibles sur : bit.ly/3dg2Hul

RÉMUNÉRATION

AUGMENTATION DE SALAIRE POUR LES IDE ET LES AS

Le 1er octobre, les grilles salariales de plus de 500 000 professionnels paramédicaux de la fonction publique hospitalière (FPH) vont être revalorisées. C’est ce qu’a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, à l’occasion du comité de suivi du Ségur de la santé qui s’est déroulé le 12 avril. Cette mesure fait suite aux travaux sur la revalorisation des carrières du personnel paramédical engagés à l’automne 2020 avec les organisations syndicales signataires de l’accord (CFDT, FO et Unsa). L’enveloppe qui y est consacrée est « un peu supérieure à 200 millions d’euros sur la seule année 2021 », a fait savoir le cabinet du ministre. Concrètement, le salaire des infirmières en soins généraux passera de 1 736 euros à 2 026 euros en moyenne (+ 290 euros) après un an de carrière et pourra atteindre, en fin de carrière, 3 398 euros net, soit 536 euros net de plus par mois. Pour les infirmières spécialisées (Iade, IDE de bloc opératoire et puéricultrices), le gain total pourra atteindre 199 euros net après un an de carrière (2 039 euros net en moyenne) et 551 euros net en fin de carrière (3 583 euros net mensuel). De leur côté, les cadres de santé ne toucheront que la revalorisation de 183 euros après un an de carrière (2 256 euros), et devront attendre cinq ans de carrière pour percevoir un supplément au titre de la revalorisation des grilles de la catégorie A (+ 78 euros net, soit 261 euros net au total). Le gain total devrait être porté à 394 euros en fin de carrière (3 941 euros net mensuel). Concernant les aides-soignantes, il est prévu qu’elles pourront, après un an de carrière, toucher 228 euros net par mois supplémentaires (1 760 euros en moyenne). Leur salaire devrait augmenter de 651 euros net (2 954 euros) en fin de carrière.