L'infirmière n° 009 du 01/06/2021

 

DROITS FONDAMENTAUX

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Laure Martin  

Le 4 mai, la Défenseure des droits a rendu public son rapport sur « les droits fondamentaux des personnes âgées accueillies en Ehpad », particulièrement mis à mal pendant la crise.

En six ans, les services de Claire Hédon, la Défenseure des droits, ont « instruit plus de 900 réclamations de personnes contestant les modalités de leur accompagnement médico-social ou celui de leurs proches » et « 80 % de ces dossiers mettent en cause un Ehpad ». Pour Claire Hédon, nombre de droits fondamentaux sont bafoués dans les Ehpad, dont les principes de libre choix et de consentement éclairé, du droit à une prise en charge et à un accompagnement adaptés, à la santé, à la liberté d’aller et venir, à la propreté ou encore le droit à la vie privée, à l’intimité et au maintien des liens familiaux. Une situation qui s’est encore aggravée avec la crise sanitaire. « Dans un contexte budgétaire contraint, les Ehpad organisent le plus souvent leur offre de services selon une logique gestionnaire qui génère une standardisation des conditions de prise en charge. Or, une telle prise en charge ne peut pas répondre efficacement aux besoins individuels des personnes âgées vulnérables dans le respect de leurs droits et libertés », prévient la Défenseure dans son rapport, évoquant à plusieurs reprises la notion de « maltraitance institutionnelle ».

UN RATIO MINIMAL DE SOIGNANTS

Elle dresse une liste de 64 recommandations adressée aux ministères de la Santé, de l’Économie, de l’Intérieur, aux agences régionales de santé, aux conseils départementaux et à la Haute Autorité de santé. Elle souhaite notamment que soit créé « un ratio minimal de personnels travaillant en Ehpad en fonction du niveau d’autonomie et des soins requis des résidents », avec un objectif de norme d’encadrement de 0,8 effectif à temps plein (ETP) par résident. « Il y a un consensus sur le fait que ce sujet est central et urgent, soutient Fabrice Gzil, philosophe, responsable du pôle réseau et observatoire à l’Espace éthique Île-de-France, et membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Bien entendu, la qualité de l’accompagnement au-delà des soins et son individualisation dépend du nombre de soignants et du temps dont ils disposent. On ne peut pas dissocier la réflexion sur la qualité éthique de l’accompagnement de la question des moyens. » La Défenseure des droits émet également des recommandations sur le droit à la santé, à la vie privée, à l’intimité et au maintien des liens familiaux.

LES LYCÉENS PLÉBISCITENT LA FORMATION INFIRMIÈRE

Entre le 20 janvier et le 8 avril, les futurs bacheliers ont pu s’inscrire et confirmer leurs vœux d’orientation dans l’enseignement supérieur sur Parcoursup. Parmi les élèves de terminale scolarisés en France en 2021, ils sont 640 800 à s’y être inscrits (94 %). Cette année encore, la formation en soins infirmiers, pour laquelle le Gouvernement et les régions ont lancé un plan d’augmentation de places, arrive en tête des souhaits, d’après une note de synthèse du ministère de l’Enseignement supérieur. Elle enregistre une hausse de 13 % des demandes et représente 9 % des vœux. Par ailleurs, 11 % des lycéens ont formulé un vœu en Licence option accès santé (LAS), 19 % en Parcours d’accès spécifique santé (Pass) et 11 % pour un diplôme d’État sanitaire et social. L. M.

CALENDRIER VACCINAL 2021

DES RECOMMANDATIONS POUR LES PROFESSIONNELS

Publié le 5 mai, le calendrier vaccinal 2021 (hors vaccination contre la Covid-19) ne comporte pas de grandes nouveautés. Les recommandations de vaccination contre la grippe saisonnière sont élargies aux personnels des services de secours et d’incendie, à ceux des services d’aide à domicile ainsi qu’aux aides à domicile pour les personnes âgées ou à risque de grippe sévère. Pour la campagne 2021-2022, un vaccin antigrippal hautement dosé, Efluelda, destiné aux personnes de 65 ans et plus, est prévu, ainsi que l’autorisation d’utiliser Influvac Tetra dès l’âge de 6 mois au lieu de 3 ans. L’autre nouveauté est l’extension de la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) aux garçons de 11 à 14 ans révolus avec rattrapage jusqu’à 19 ans révolus, applicable depuis de 1er janvier 2021. Par ailleurs, des recommandations sont formulées à l’intention des professionnels, invités, compte tenu de l’épidémie de Covid-19, à « vérifier systématiquement le statut vaccinal de l’ensemble de leurs patients, afin de saisir toute opportunité d’effectuer, le cas échéant, un rattrapage des vaccins qui n’auraient pas été réalisés lors des confinements successifs ». Ce rattrapage doit cibler en priorité les nourrissons et les personnes fragiles pour lesquelles des recommandations particulières figurent dans le calendrier vaccinal.

Le calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2021 est disponible en ligne sur : bit.ly/3ykY4aN