L'infirmière n° 010 du 01/07/2021

 

PROFESSION

JE DÉCRYPTE

LE MOIS EN BREF

Lisette Gries  

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a publié, en mai, un rapport sur « La pédiatrie et l’organisation des soins de santé chez l’enfant en France », suite à une mission confiée par le ministre de la Santé en septembre 2020. Le document relève un certain nombre de dysfonctionnements dans l’organisation des soins pédiatriques et formule plusieurs recommandations qui reposent, notamment, sur le développement des champs d’intervention des infirmières puéricultrices. Premier constat dressé par l’Igas : la démographie des pédiatres de ville et l’organisation de la pédiatrie hospitalière courante ne permettent pas de répondre à tous les besoins en santé des enfants. La spécialité n’attire plus les étudiants, et comme 44 % des pédiatres en libéral ont plus de 60 ans, il est à prévoir des difficultés pour faire suivre ses enfants. D’ores et déjà, plus de 85 % des consultations sont assurées par des médecins généralistes. Par ailleurs, « les compétences des infirmières puéricultrices, notamment en termes d’accompagnement et de prévention, sont sous-utilisées, en particulier en secteur ambulatoire, puisque leur exercice est limité aux PMI, en raison de l’absence de financement de leurs actes en ville », notent les rapporteurs.

DES ACTES SPÉCIFIQUES DANS LA NOMENCLATURE

L’Igas propose donc une nouvelle organisation des soins en ville, avec un rôle renforcé des puéricultrices. Elles pourraient assurer des consultations autonomes, au-delà du cadre de la PMI, pour effectuer certains examens de développement, prendre en charge une partie du suivi courant, développer l’éducation thérapeutique, s’occuper du suivi en sortie d’hospitalisation… Elles « exerceraient en binôme avec des médecins, de manière privilégiée dans le cadre d’un exercice de groupe, sous un statut salarié ou libéral », ajoute le document. Leur activité pourrait aussi être complémentaire du suivi assuré par les sages-femmes, à qui reviendrait la prise en charge des nouveau-nés de 0 à 28 jours. « La mission recommande ainsi l’inscription d’actes spécifiques aux infirmières puéricultrices dans la nomenclature générale des actes et des prestations pour permettre leur financement par l’Assurance maladie », précisent les rapporteurs. Première étape d’une refonte plus large, cette évolution du rôle et de la rémunération des puéricultrices pourrait redynamiser la formation. Les auteurs du rapport déplorent que le diplôme n’ait pas évolué depuis 1983 et la disparition, depuis le référentiel de 2009, du module ou stage obligatoire en pédiatrie. Des changements en perspective !

Le rapport complet est disponible sur : bit.ly/3gJ9z4Z

BRÈVES

3 252

C’est le nombre de formations en premier secours en santé mentale (PSSM) dispensées en 2020, pour un objectif de 3 500 secouristes formés, selon l’association PSSM France. Pour 2021, il est prévu de porter leur nombre à 7 500 pour arriver, en fin d’année, à 11 000, puis à 30 000, fin 2022. Ces formations font partie de la « feuille de route santé mentale et psychiatrie ».

FORMATEURS EN IFSI

Un arrêté du 10 juin(1) (Journal officiel en date du 12 juin) apporte une précision concernant l’une des conditions que doivent remplir les formateurs en Ifsi. La législation prévoyait déjà qu’ils soient titulaires, outre un diplôme d’État, d’un « diplôme reconnu équivalent » à celui de cadre de santé. Il est donc précisé que celui-ci peut être un « diplôme ou titre universitaire à finalité professionnelle dans les domaines de la santé, des sciences de l’éducation ou des sciences humaines d’un niveau au moins égal ou supérieur à celui de la certification visée par la formation autorisée », autrement dit une licence, ou un master, ou un doctorat.

LE BAIN EN SÉCURITÉ

L’enquête « Noyades 2021 », organisée par Santé publique France (SPF), est lancée. Réalisée entre le 1er juin et le 30 septembre, elle recense toutes les noyades (accidentelle, suicidaire…), l’objectif étant de décrire les facteurs de risque et les caractéristiques de celles d’origine accidentelle. Chaque année, ces dernières sont responsables d’environ 1 000 décès en France, dont 50 % entre juin et septembre. Le contexte de la crise sanitaire doit inciter à la vigilance, indique SPF, l’apprentissage de la natation n’ayant pu se faire dans des conditions normales et le déconfinement pouvant induire des conduites à risque. Des outils de prévention sont mis à disposition par la SPF sur : bit.ly/3vOevKi

1. L’arrêté est consultable sur : bit.ly/3vLRBTJ