CRISE SANITAIRE
JE DÉCRYPTE
LE MOIS EN BREF
Romain Afonso, infirmier au centre médico-chirurgical « Les Cèdres » de Brive-la-Gaillarde, est parti au mois d’août pour renforcer les équipes martiniquaises. Une expérience dont il ne ressort pas indemne.
Fin juillet, dans la clinique où je travaille, l’administration avait mis un mot dans tous les services, expliquant que l’Agence régionale de santé recherchait des volontaires pour venir en renfort aux Antilles. Je voyais bien à la télévision qu’il y avait une grosse crise là-bas, et j’avais envie de prêter main-forte. Je me suis porté volontaire avec quatre collègues, mais nous n’avons été que deux à pouvoir partir.
J’ai été affecté en réa au CHU de Martinique. Nous avons été très bien accueillis, les soignants sur place étaient toujours là quand nous étions en difficulté. Et au sein de l’équipe de renfort, nous avons également été très bien reçus par les collègues de la réserve sanitaire qui étaient déjà là avant nous.
Ils étaient épuisés. Ils disent que la situation qu’ils ont connue est différente de ce que nous avons vécu en métropole : depuis un an et demi, ils n’ont pas vraiment eu de pause entre les vagues du coronavirus. Il y a certes des moments où cela redescend, mais il y a toujours du monde en réa Covid.
D’ailleurs, j’ai moi-même ressenti à certains moments la nécessité d’être soutenu : je faisais partie des premières équipes à être venues en renfort, et quand au bout de quelques jours nous avons vu d’autres soignants arriver, nous avons été soulagés, nous nous sentions plus à l’aise en travaillant.
Quand nous sommes arrivés, il y avait 30 lits de réa Covid. Quand nous sommes repartis, deux semaines plus tard, il y en avait 47. Ils étaient tout le temps pleins, avec des patients plutôt jeunes. Les malades avaient en moyenne entre 35 et 50 ans, sans trop de comorbidités. C’était vraiment différent de la première vague, je m’attendais à avoir des patients plus âgés.
Je me souviens d’une patiente de 37 ans, que nous prenions en charge sous Optiflow et avec laquelle j’avais pu échanger. La veille de mon départ, elle a fait une décompensation respiratoire fulgurante, elle a passé un dernier coup de fil à sa fille et on a dû l’intuber… Je ne sais pas si elle s’en est sortie.
C’était très dur mentalement. Ce n’est pas facile de voir ces patients intubés et ventilés, alors qu’ils ont l’âge de nos frères et sœurs. Reste que pour moi, cela a été une grande histoire de vie, tant au niveau des soins qu’au niveau personnel. Ça a été une expérience professionnelle et humaine hors norme.
C’est une question très difficile à aborder. Au sein du service de réanimation, on voyait bien que certains soignants étaient réceptifs à la vaccination, notamment en voyant l’âge des patients. Mais il y en a d’autres qui persistaient à dire qu’ils ne se feraient pas vacciner, quoi qu’il arrive.
Lire l’article « Antilles : solidarité entre soignants » sur espace-infirmier.fr, le 25/08
371 000 malades atteints d’Alzheimer ou d’une pathologie apparentée résidaient dans un établissement d’hébergement en 2019, soit « 35 % de plus qu’en 2011 », selon la dernière enquête de la Fondation Médéric Alzheimer réalisée auprès des dispositifs de prise en charge de cette population. Au total, en 2019, 86 414 places, soit 11 % de la capacité des établissements d’hébergement, étaient réservées à ces patients. Après une forte croissance entre 2011 et 2015 (+ 18 %), la hausse du nombre de places n’était plus que de 9 % entre 2017 et 2019. Un point marquant, les assistants de soins en gérontologie, nouvelle compétence impulsée par le 3e plan Alzheimer, étaient présents dans 60 % des accueils de jour (11 % en 2011) et dans 51 % des plateformes de répit en 2019, et dans 49 % des établissements en 2017.